Contexte
Début 2012, le Mali a connu une crise politique et sécuritaire sans précédent. Depuis, certaines mesures ont été prises pour stabiliser la situation et rétablir la paix, notamment par le biais de la signature de l'Accord de paix d'Alger de 2015. Cependant, la sécurité et la stabilité du Mali restent préoccupantes et la violence s'est depuis propagée à d'autres régions du pays. Une pléthore d'acteurs internes et externes influencent la dynamique des conflits dans le pays aujourd'hui et la présence de différents groupes armés continue d'être un facteur de déstabilisation majeur. Les forces armées nationales et internationales, y compris une importante mission de maintien de la paix des Nations Unies, luttent toujours pour protéger les civils ; les dispositifs nationaux et internationaux et internationaux ne semblent pas suffisants pour rétablir la paix, car les conflits, la méfiance et la violence continuent d'augmenter. Il est largement admis que des efforts importants sont encore nécessaires pour résoudre les problèmes structurels qui ont déclenché la crise de 2012, ainsi que le conflit et la violence multidimensionnelle qui en résultent au Mali aujourd'hui. En 2013, Interpeace et son partenaire, l'Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP), ont mené un dialogue au niveau national et un processus de recherche afin d'identifier les obstacles et les priorités pour la consolidation de la paix. Plus de 5 000 Maliens ont été consultés dans les huit régions du pays et les camps de réfugiés en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ces témoignages ont été utiles pour élaborer le rapport « Autoportrait du Mali ». Quatre obstacles et priorités majeurs pour la paix ont été identifiés : l'érosion des valeurs sociétales, le faible accès à l'emploi des jeunes, l'échec de la gouvernance et l'insécurité chronique. Si les résultats sont essentiels au travail d'Interpeace dans le pays, le processus de dialogue à l'échelle nationale qui a débuté en 2013 a défini la voie à suivre pour notre travail au Mali.