Local mediators facilitating the peaceful resettlement of communities in Burundi

Type: Author: Interpeace/Cenap

Lorsque la guerre civile a éclaté au Burundi en 1993, de nombreux citoyens ont fui les collines pour s'installer aux chef-lieu des communes. Tel a été le cas à Muhanga dans la province de Kayanza où certains déplacés ont occupé les propriétés des privés.

Plus de 20 ans après, des conflits fonciers ont éclaté entre les déplacés de guerre et les propriétaires des terres occupées. Les propriétaires terriens voulaient récupérer les terres où les communautés déplacées avaient trouvé refuge. En 2021, la Commission nationale des terres et autres biens (CNTB) fit droit à cette demande de restitution.

Cependant, toutes les familles déplacées n'étaient pas prêtes à retourner dans leurs régions. Pour beaucoup de ces familles, ces montagnes étaient le rappel d'un passé à jamais marqué par la violence. Les propriétaires des terres occupées n’avaient qu’une demande était simple : que les familles soient relogées dans un endroit où elles puissent se sentir en sécurité.

Certes une résolution pacifique restait la voie la plus privilégiée par les différents intervenants dans ce conflit et un certain nombre d’acteurs l’avait jusqu’alors tenté notamment l’administration locale et l’Ombudsman de la République. C'est alors que les médiateurs internes sont intervenus pour aider les propriétaires terriens et les communautés déplacées à trouver une solution qui convienne à tous. "Nous étions conscients que le problème était très complexe. Nous devions donc procéder avec prudence. Il était crucial de rechercher des solutions alternatives auprès des deux communautés", explique l'un des médiateurs.

Ainsi, les médiateurs réunirent les représentants des déplacés et les propriétaires afin que chacun puisse s'exprimer. Ensemble, ils échangèrent sur les solutions possibles permettant également de préserver la coexistence pacifique entre les deux communautés. Une fois un terrain d'entente trouvé, les médiateurs présentèrent au gouverneur les risques d’un retour “non-volontaire” des déplacés, et les solutions proposées par les communautés. Nous risquons de verser dans la violence si ces familles de déplacés de guerre sont délogées de force et ceci ne sera profitable à aucune des parties au conflit’’ a plaidé Mgr André Florian NDABARUSHIMANA auprès du gouverneur de Kayanza.

Ce fut un succès. Sur les 38 familles déplacées, 31 reçurent d'autres terres où s'installer. Et pour les familles déplacées qui souhaitaient retourner chez elles, l’administration locale leur soutient dans la reconstruction de leurs maisons.