Contexte
Le Timor-Leste, l’une des plus jeunes démocraties du monde, a été confronté à de nombreux défis dans son cheminement vers l’édification d’une paix durable. Reconnu comme Etat indépendant en mai 2002, il a été confronté à une série de crises politiques, de violence, de chômage et de conflits fonciers. Bien que le pays soit riche en ressources naturelles, la croissance économique a porté ses fruits seulement pour une minorité privilégiée de Timorais, en raison de la mauvaise gestion des fonds publics et des degrés élevés de corruption. Néanmoins, des progrès importants ont été accomplis ces dernières années, notamment une baisse sensible des taux de mortalité infantile et la tenue d’élections pacifiques. Ces réalisations ont cependant été éclipsées par les conséquences de décennies de troubles sociaux qui continuent d'entraver les perspectives générales de la population timoraise.
Interpeace et le Centre d'études pour la paix et le développement (CEPAD) travaillent ensemble depuis 2007, soutenant les processus de consolidation de la paix au Timor oriental. Ce partenariat a débuté en réponse à la violente crise politique de 2006 qui a révélé la fragilité d'une jeune nation et les défis de la formation de l'État et de la consolidation de la paix durable. Au fil des ans, Interpeace et le CEPAD ont fait appel à la recherche-action participative (PAR) pour aider à briser les cycles de violence et créer un environnement sûr où les Timorais peuvent identifier et résoudre les problèmes prioritaires de manière non violente et durable. La corruption, la collusion et le népotisme, localement connus sous le nom de « KKN », ont été considérés comme l'un des quatre obstacles les plus sérieux à la réalisation d'une paix et d'un développement durables par plus de 1 000 citoyens consultés lors de la recherche nationale du CEPAD de 2007 à 2009.
Après des années d'engagement soutenu à tous les couches de la société, le CEPAD s'est bâti une solide réputation et une solide expérience dans la lutte contre le KKN et la promotion d'une démocratie inclusive. Le CEPAD a signé des protocoles d'accord avec cinq institutions publiques clés de lutte contre la corruption, dont la Commission anti-corruption (KAK), l'Institution nationale des droits de l'homme (PDHJ) et le bureau du Ministère public (la première et la seule organisation de la société civile à agir ainsi).