Etat des lieux des dynamiques liées à la violence politique en Côte d’Ivoire: Synthèse de cinq années de recherche à l’aide de la méthodologie SCORE (2020-2025)

 Depuis 2020, l’outil d'évaluation SCORE, développé par SeeD, est mobilisé par Interpeace, Indigo Côte d’Ivoire et SeeD dans divers processus soutenus par l’Union Européenne en Côte d’Ivoire.

Il a notamment a été mis en œuvre de 2020 à 2025 pour étudier et analyser les dynamiques sociales liées à la violence politique et électorale dans le pays. Ce processus a conduit les équipes à parcourir chacun des 14 districts et chacune des 31 régions du pays, afin de documenter les dynamiques locales et transversales dans l'objectif de mieux comprendre les causes et les mécanismes menant à l'apparition de la violence en contexte communautaire pour des raisons électorales.

Au total, un échantillon représentatif de 13 000 répondants a été interrogé, avec une représentativité assurée à l’échelle des districts, ainsi que selon les critères d’âge et de genre. La présente note, synthèse de cinq années de recherche à l’aide de la méthodologie SCORE (2020-2025), présente l’Etat des lieux des dynamiques liées à la violence politique en Côte d’Ivoire.

Bulletin: Baromètre de Stabilité du contexte politique et Electorale en Côte d’Ivoire (BaSE-CI)

Dans le cadre du Projet: Renforcement des mécanismes communautaires de veille préventive et réponse rapide au risque de violence électorale en Côte d’Ivoire (PREVEL) soutenu par l’Union Européenne, Interpeace, Indigo Côte d’Ivoire et SeeD, ont initié un Baromètre de Stabilité du contexte politique et Électoral en Côte d’Ivoire.

Ce baromètre est un outil de veille, d'observation de long terme du contexte sociopolitique et d'alerte précoce, ayant aussi vocation à informer la décision et orienter les actions de prévention de la violence politique et électorale. Il permet d’identifier, à un instant donné, les signaux comportementaux et contextuels indiquant un risque immédiat de basculement dans la violence, notamment lors de phases critiques comme les périodes électorales. Concrètement, il permet de mesurer la Tendance à la Violence Politique (TVP), qui est un indicateur permettant de mesurer la propension des individus à recourir à la violence dans un contexte politique tendu.

Déployé sur les 14 districts de la Côte d’Ivoire auprès de plus de 5 000 ivoiriens, il sera administré en trois phases.

Ce bulletin donne ainsi des tendances précises et localisées sur les risques de basculement dans la violence si certaines conditions sont réunies à travers des indicateurs précis. Elle dégage aussi des zones d’intérêt au regard du niveau élevé de la TVP ou de certains indicateurs critiques.

Rempart au changement climatique, la gestion des ressources naturelles comme vecteur de paix et de résilience en Afrique de l’Ouest

En Afrique de l’Ouest, les conflits transfrontaliers sont exacerbés par une gestion ineffective des ressources naturelles, souffrant du changement climatique et d’autres pressions socio-économiques. En réponse, Interpeace et ses partenaires locaux ont élaboré des programmes innovants visant à renforcer la collaboration entre les communautés transfrontalières au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Ces efforts cherchent à améliorer la cohésion sociale, promouvoir le développement économique et renforcer la résilience des populations locales face aux chocs climatiques.

Les régions de Sikasso au Mali et des Hauts-Bassins au Burkina Faso sont essentielles à la stabilité et la prospérité du Sahel. “Poumons verts” de la région, ces provinces se démarquent par leur potentiel de productivité agricole et leur positionnement stratégique en tant que carrefours commerciaux. La richesse des ressources naturelles de ces territoires est un pilier essentiel aux moyens de subsistance des habitants, mais constitue également une forme de tension en l’absence de structures de gouvernance et en raison du stress environnemental.

Dynamique des conflits et pressions climatiques

Une recherche menée par Interpeace en 2021, financée par la Fondation PATRIP, fait état de trois dynamiques de conflit majeures transversales affectant plusieurs zones, notamment entre Koloko (Burkina Faso) et Finkolo (Mali), ainsi qu’entre les communautés de la région des Cascades (Burkina Faso) et le Tchologo (Côte d’Ivoire).

Premièrement, la compétition à l’acquisition, l'accès et l’usage du foncier s’est intensifiée puisque l’agriculture demeure le principal moyen de subsistance. Les agriculteurs étendent les limites de leurs terres arables au-delà des frontières traditionnelles, accroissant les tensions liées aux droits d’accès et de culture.

"Un/e agriculteur/rice cultivant un lopin de terre cherche à en repousser les délimitations, générant des conflits avec les autres agriculteurs, qui trouvent les démarcations traditionnelles changées", explique un agriculteur local de Koloko, au Burkina Faso.

Ensuite, la multiplication des conflits entre agriculteurs et éleveurs, de par la raréfaction des pâturages disponibles dû à l’expansion des terres agricoles, qui provoque des affrontements violents avec les éleveurs transhumants, les pasteurs nomades qui migrent saisonnièrement à la recherche de pâturages.

Enfin, l’exclusion des femmes et des jeunes des processus de gestion des conflits affaiblit la résilience communautaire. En dépit du rôle primordial joué par les femmes et les jeunes dans l’usage et la gestion des ressources naturelles, ces segments de la population restent souvent en marge des structures décisionnelles au sein d’une société marquée par une culture patriarcale.

La variabilité du climat, la dégradation des terres et l’usage de pratiques agricoles nocives à l’environnement, de même que l'aggravation de ces phénomènes dûs au changement climatique, font pression sur des réserves de ressources naturelles déjà sur le déclin. À cela s'ajoutent des saisons de pluie de plus en plus courtes, la raréfaction des précipitations, la multiplication des catastrophes naturelles, la déforestation et la désertification, exacerbant les sources de conflit. La migration des éleveurs transhumants vers les zones déjà fragiles a accru les tensions, compliquant ainsi la planification agricole et la gestion du bétail. Les pressions qui en résultent déclenchent des conflits récurrents, à la fois au sein des communautés et entre elles.

Pour favoriser l’édification d’une paix durable dans ces communautés, Interpeace a mis en place une stratégie selon trois axes prédominants : la promotion du dialogue participatif, le soutien de moyens de subsistance alternatifs et l’investissement dans les infrastructures communautaires favorisant le vivre ensemble.

 Renforcer la cohésion sociale par le dialogue communautaire

Interpeace a mis en place une stratégie à trois volets : la promotion du dialogue participatif, le soutien de moyens de subsistance alternatifs et l’investissement dans les infrastructures communautaires favorisant le vivre ensemble.

Le dialogue participatif a été institué via trois axes principaux: la conduite consultations communautaires sous forme de dialogues inter- et intracommunautaires dans la première phase du projet a permis de créer une plateforme de sensibilisation sur la prévention des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles.

Ensuite, la mise en place de commissions transfrontalières, constituées de membres de la communauté, des autorités locales et des agents techniques, : a non seulement servi de cadres pour l’intégration intercommunautaire, mais également d’outils efficaces pour la prévention et la gestion des conflits, au travers de mécanismes de plainte facilitant la résolution pacifique des conflits.

Interpeace, en collaboration avec ses partenaires locaux — les associations SOS Enfants et Esther Vision au Burkina Faso, et Action pour le développement de l’initiative locale au Mali — a mené une série de campagnes de sensibilisation par le biais de conférences et de forums éducatifs. Quatre cadres de dialogue civilo-militaire ont été mis en place, parallèlement à des rencontres éducatives, des foires transfrontalières et des représentations théâtrales communautaires destinées à promouvoir la coexistence dans les zones frontalières.

Ces forums, portant sur la gestion des ressources naturelles le long de la démarcation frontalière, ont attiré plus de quatre mille participants, y compris des dirigeants communautaires et, des autorités administratives et politiques. La mise en lumière du patrimoine culturel et gastronomique local a permis selon les participants de redécouvrir des valeurs partagées et des traditions communes entre communautés transfrontalières.

« Aujourd’hui, nous réalisons l’importance de l’effort collectif. Nous ne pouvons pas atteindre la paix sans travailler ensemble. Maintenant, nous nous comprenons mieux et continuons à travailler ensemble. Grâce aux interventions du programme dans nos communautés, nous priorisons la négociation via des canaux de discussions ouverts », a déclaré Zana Alassane, membre de la communauté de Zanapledougou en Côte d’Ivoire.

La promotion d’une culture du dialogue entre les communautés malienne, burkinabé et ivoirienne a permis de rassembler des populations qui, en raison des tensions passées, avaient cessé de socialiser ou de participer à des événements communs.  

Une diminution significative des tensions liées à l’exploitation des ressources naturelles a été rapportée au cours des deux dernières années. Les rapports d’incidents locaux compilant les données des commissions transfrontalières et des autorités locales n’ont révélé que des incidents mineurs en 2024, sans conflits majeurs liés aux ressources naturelles.

"Le programme nous a ouvert les yeux. Aujourd’hui, nous savons comment nous comporter et, surtout, nous sommes conscients de l’importance de travailler ensemble pour résoudre nos problèmes", a déclaré Coulibaly Blama, un jeune leader dans la communauté d’Ouarga, en Côte d’Ivoire.

 Améliorer les moyens de subsistance pour réduire la pression sur les ressources naturelles

Le programme a également introduit des activités de subsistance alternatives en aidant ces personnes, en particulier les jeunes et les femmes, à développer des initiatives génératrices de revenus, respectueuses de l’environnement et résilientes au changement climatique. Cette approche vise à autonomiser ces membres vulnérables de la communauté, à accroître leur contribution à la cohésion sociale et à réduire leur dépendance vis-à-vis de l’exploitation des ressources naturelles. Les activités comprenaient l’amélioration de la culture des semences, l’élevage de petit bétail et la transformation des produits locaux. Les membres de la communauté ont également appris des techniques agricoles novatrices qui augmentent la productivité sans mobiliser de vastes étendues de terre ou provoquer la dégradation des sols. L’élevage sédentaire de petits ruminants — une pratique durable qui réduit la nécessité d’avoir recours à la transhumance pendant la saison des pluies —, la production de soumbala qui se concentre sur la transformation des produits locaux plutôt que l’exploitation des ressources naturelles et l'apiculture ont contribué à réduire la dépendance à l’exploitation traditionnelle des terres comme seule source de revenu. Ces pratiques ont permis la diversification des moyens de subsistance tout en favorisant la durabilité environnementale et la cohésion sociale.

Des unités communes de transformation, un centre d’élevage de volailles et des entrepôts ont été créés pour favoriser la collaboration et améliorer les conditions socio-économiques. Pour assurer la durabilité de ces initiatives, les membres de la communauté ont reçu une formation sur la gestion des activités génératrices de revenus et la gestion financière.

« Les moyens de subsistance limités causés par le changement climatique ont également été source de conflits au sein de nos communautés. Ce programme nous a aidés à créer des activités génératrices de revenus. Grâce à la formation que j’ai reçue dans la production et la commercialisation de soumbala, j’ai pu accroître ma production et répondre aux besoins de ma famille. Je me concentre sur ce travail, qui a pris le pas sur les sources de tension qu’il y a pu y avoir avec mes voisins”, raconte Odette Sanou.

Investir dans les infrastructures communautaires pour la création d’un intérêt partagé

En complément à ce soutien apporté à la diversification des moyens de subsistance, le programme a permis l’établissement d’infrastructures essentielles à la provision de services publics, à l’image de marchés communautaires modernes, la rénovation de puits d’eau et de barrages, et de centres de santé, favorisant ainsi la synergie entre diverses activités génératrices de revenus et offrant des sites de ressources partagés. Des systèmes d’approvisionnement en eau potable ont également été construits afin de réduire les conflits liés aux ressources hydrauliques.

Ces initiatives ont permis de recréer le lien communautaire et de réduire les tensions, tant au sein des communautés qu’entre elles. Ces infrastructures répondent non seulement aux besoins de la population, mais renforcent également les fondements sociaux et le développement socio-économique.

L’expérience de Sikasso, des Hauts-Bassins et de Tchologo démontrent l’importance du rôle joué par le renforcement de la gouvernance participative des ressources naturelles, la promotion de moyens de subsistance résilients au climat et l’installation d’infrastructures sensibles aux conflits, dans la consolidation de la paix dans les régions fragilisées par les crises et les conflits.

À l’égard des risques liés au changement climatique qui ne cessent de s’accentuer, il est urgent de renforcer ces approches, de soutenir le leadership local et d’intégrer des cadres collaboratifs qui renforcent le lien entre les collectivités et les autorités. Le renforcement de la résilience face aux contraintes climatiques n’est pas seulement un impératif environnemental, mais une priorité en matière de consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest et ailleurs.

 

Comprendre et prévenir la violence politique en Côte d’Ivoire (PREDIA 2021 – 2023)

Une vidéo qui retrace les activités menées dans le cadre du projet PREDIA en Côte d’Ivoire, œuvrant pour comprendre les facteurs qui rendent une zone vulnérable à la violence politique et pour la mise en place de Cadres de Collaboration outillés agissant en prévention de cette violence.

Des élections pacifiques en Côte d’Ivoire grâce à un baromètre de la violence politique, l’engagement participatif et la mobilisation citoyenne

En Côte d’Ivoire, l’environnement socio-politique et la gouvernance démocratique demeurent fragiles dans de nombreuses localités, plus d’une décennie après la crise post-électorale de 2010 qui a fait officiellement plus de trois mille morts. La faible participation de la population à la gestion des affaires publiques, couplée à la persistance de tensions autour des modalités de désignation de certaines autorités coutumières ou politiques, et à un sentiment d’abandon et de défiance à l’égard de certaines autorités gouvernementales, constituent un terreau fertile pour la manipulation politique de conflits et tensions latentes au sein des communautés.

Ce risque est particulièrement accru lors des échéances électorales. A l’occasion des élections locales (municipales et régionales du 13 octobre 2018) et de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, des confrontations violentes au sein de la population ont eu lieu. Dans certaines localités, en plus de ces tensions, des accusations de pression, de manipulation du processus électoral et de falsification des résultats ont été formulées entre partisans. Du fait du manque d’encadrement de mécanismes de gouvernance démocratique locale, souvent fragilisés, ces cycles de violence politique et électorale prennent encore plus d’ampleur.

Face à ces menaces pour la paix et la cohésion, Indigo Côte d’Ivoire et Interpeace, ont réalisé, avec l’appui technique de leur partenaire SeeD (Centre for Sustainable Peace and Democratic Development), un processus de consultations et une enquête dénommée SCORE, à l’effet d’analyser les déterminants clés et les leviers de prévention de la violence politique dans le pays.

Parmi les messages clés issus de cette recherche, « la vulnérabilité d’une localité aux phénomènes de violence politique s’illustre par un contexte où les communautés ont tendance à se replier sur elles-mêmes et éviter de s’intégrer aux autres ».    

Ces contextes sont identifiables par le caractère peu apaisé des interactions quotidiennes entre les groupes sociaux (politiques, religieux, ethniques) et le passage aisé d’évènements « anodins » (par exemple lors d’un match de football ou d’un accident de voiture) à un conflit intergroupe. Cette dynamique aboutit à une fragilisation du lien social entre les communautés qui les prédispose à la confrontation violente.

Face à ces constats des Cadres de collaboration (CDC) ont été mis en place. Cette ingénierie de gouvernance collaborative citoyenne des initiatives de prévention et de gestion des conflits au niveau local a permis d’obtenir des résultats satisfaisants, par exemple une absence de violence observée pendant les élections municipales, sénatoriales et régionales en 2023, dans les zones de mise en œuvre du projet.

A Béoumi (au centre de la Côte d’Ivoire), par exemple, la mise en place du CDC a été marquée par un contexte de grande méfiance entre les communautés. Cependant, grâce à leurs actions, les premiers membres du cadre de collaboration, essentiellement composé de membres influents d’une seule communauté, sont arrivés à intégrer des membres des autres communautés dans ce dispositif Ils y sont parvenus en démarchant des acteurs pertinents et influents en vue de faciliter la participation des autres communautés aux initiatives de rapprochement communautaire; ces derniers ont par la suite été invités aux différents ateliers et sessions de dialogue avec le CDC, ce qui a facilité leur adhésion. Grace à cette stratégie, le cadre a une coloration hétérogène et intercommunautaire et mène désormais des activités dans les différents quartiers de la localité.

De même, la ville de Divo (sud du pays), qui s’illustrait par des affrontements intercommunautaires à chaque élection, qu’elle soit locale ou nationale, a pu gagner le pari de ‘’ Zéro violence ‘’ lors du dernier scrutin.

 « Au niveau de Divo, notre CDC est assez jeune puisqu’il date de mars 2023. Mais avant cela, la ville de Divo a été marquée par une succession de conflits post-électoraux. Et ces conflits sont restés marqués dans la mémoire collective. De sorte qu’on a atteint un pic de violence en août 2020 (élection présidentielle) qui a occasionné des pertes en vies humaines (…). Il y avait une certaine polarisation entre les autochtones et non autochtones. Le CDC a initié un certain nombre d’action auprès de ces personnes-là qui étaient fortement impliquées dans les violences de 2020. Il y a eu des causeries débats avec les femmes qui ont aussi participé de manière active aux conflits et aussi une rencontre avec les jeunes. Cela nous a énormément aidé car cette année les élections régionales et municipales se sont déroulées dans la paix. Le CDC a rencontré les candidats politiques et états-majors et ceux-ci se sont impliqués dans cette dynamique de paix. Ils ont pris la résolution de parler à leurs militants pour que cette année les élections se déroulent dans de bonnes conditions et c’est ce qui a été fait », estime le sous-préfet de Divo.

Plusieurs autorités administratives de la région ont fait le vœu de voir s’installer un Cadre de collaboration dans leurs circonscriptions. Et de fait, à l’orée de l’élection présidentielle de 2025, un besoin important de passage à échelle et de renforcement de ces structures et mécanismes de prévention au sein des zones les plus affectées lors des précédents cycles électoraux semble nécessaire, comme exprimé par les parties prenantes. L’objectif est de prévenir durablement la transformation de divisions entre partisans de différents dirigeants politiques en conflits communautaires..

La ministre ivoirienne de la cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, LOGBOH Myss Belmonde DOGO, l’exprimait ainsi lors de la clôture du projet : « Au moment où s’achève le projet et à l’aune de l’élection de 2025, l’anticipation doit être le maître-mot. Nous devons presser le pas pour ne pas agir seulement à la veille des échéances et engranger des résultats positifs. C’est pourquoi, j’invite Interpeace, Indigo, SeeD et les autres acteurs à bâtir avec nous l’avenir. (…) Il est important de pouvoir étendre cette ingénierie de gouvernance collaborative et citoyenne au-delà des localités qui en ont déjà bénéficié, parce que les résultats démontrent que c’est une approche qui peut permettre vraiment de réduire la violence et les conflits de manière durable et surtout à travers l'engagement et l’appropriation de tous », a-t-elle affirmée.

La cheffe de la délégation de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, l’ambassadrice Francesca Di Mauro, est du même avis : « Nous avons tous en ligne de mire les prochaines élections, notamment présidentielle, qui suscitent beaucoup d’engouement et de ce fait peuvent présenter potentiellement des risques. Ce contexte général éveille notre attention et nous interpelle tous sur notre responsabilité et notre rôle pour [nous] assurer que le jeu démocratique et l’animation de la vie politique, ne soient pas des opportunités de violence, mais bien des moments de dialogue pour construire une société harmonieuse et paisible ».

En adéquation avec ces orientations, l’une des principales recommandations de cette enquête est la mise en place, à court terme, d’un outil barométrique permettant un système d’alerte et de réponse précocesur la base des résultats de l’analyse SCORE, allant de pair avec une mise à l’échelle des cadres de collaboration sur l’ensemble du territoire ivoirien.

Accédez à tous les résultats de l’enquête SCORE Cliquez ici et au rapport de synthèse des analyses et des recommandations Cliquez ici.

Coach Abou, de victime à acteur de paix

Coach Abou raconte son expérience à Béoumi (Côte d’Ivoire), et comment il a pu transformer le traumatisme qu’il a subi pendant la crise ivoirienne en élan de construction de paix grâce au Cadre de Collaboration du projet PREDIA d’Interpeace.