Supporting the inclusive and participatory implementation of the Peace Agreement

Les patrouilles mixtes, mieux connues comme le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), sont une unité armée constituée d’anciens combattants des trois signataires de l’Accord de paix: le CMA, la Plateforme et l’Etat malien et son armée. Leur premier mandat est de protéger les sites de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) comme tâche de l’Accord de 2015. Les MOC sont souvent vus par les communautés comme le premier responsable de l’insécurité et des tensions à Gao. Leurs relations avec les populations locales ont aggravé le conflit. Pour contrer cette réalité, l’IMRAP a lancé un processus d’établissement de la paix entre les MOC et les populations dans cet environnement extrêmement tendu, menant actuellement à des actions conjointes pilotées par et que se sont appropriées les communautés. Interpeace and l’IMRAP ont aussi soutenu la production de vidéos qui expliquent la mission et le mandat des MOCqui ont été diffusées à la télévision nationale malienne pour aider à augmenter le nombre d’indications sur ces mécanismes et réduire les tensions entre eux et les populations.

Malgré le rôle très important des femmes à la fois pour alimenter et résoudre les conflits en dehors des cercles officiels de décision, celles-ci font face à plusieurs obstacles structurels qui rendent difficile leur participation dans les acteurs de paix et dans les FDS (voir section 1). Par conséquent, la représentation des femmes dans les sphères formelles de prise de décision est basse, notamment dans les processus de paix, les femmes de régions rurales étant davantage encore exclues. Interpeace et l’IMRAP oeuvrent à établir une confiance et une collaboration plus fortes entre les femmes dans la région de Gao pour que celles-ci exploitent leur potentiel et qu’elles soient capables de collaborer mieux avec les structures locales de paix et de participer activement à la consolidation de la paix.

Supporting trust-building between communities and security and defence forces through women’s participation

Les Maliens consultés par Interpeace et l’IMRAP estiment dans un consensus que la priorité immédiate devrait être de mettre un terme à l’insécurité chronique en rétablissant la confiance entre les communautés et les Forces de defense et de sécurité (FDS) responsables de leur protection. Aux yeux à la fois des FDS et des civils, leur méfiance mutuelle et le manque de collaboration qu’elle provoque expliquent largement l’incapacité actuelle des FDS à mener à bien leurs fonctions. Interpeace et l’IMRAP ont soutenu le Ministère de la sécurité et de la protection civile pour une politique nationale d’établissement de la confiance entre les forces de sécurité et les communautés. Les Maliens ont aussi identifié la participation active des femmes comme élément central pour celle-ci. Interpeace et l’IMRAP ont mené un processus d’action participative pour comprendre les perspectives sur le rôle des femmes dans la réforme du secteur de la sécurité et dans les FDS. Celui-ci a abouti à une étude finale From Trial to Success: Women's Participation in the Defence and Security Forces in Mali—A Vehicle for Trust. Interpeace and IMRAP ont soutenu l’application de changements structurels pour l’association des femmes aux forces armées en offrant des recommandations établies sur des preuves et en évaluant la réforme du secteur de la sécurité. Nous cherchons à étendre la confiance entre les FDS et les femmes en améliorant les conditions de recrutement et l’avancement des femmes au sein de ces forces au Mali, notamment dans les régions de Mopti et de Gao.

Enfants talibés et Ecoles coraniques en Côte d’Ivoire : Enjeux et perspectives

Enfants talibés et Ecoles coraniques en Côte d'Ivoire : Enjeux et perspectives

« Les écoles coraniques traditionnelles ou dougouman kalan (écoles «  natte par terre  ») se distinguent fortement des trois autres types de structures islamiques d’éducation observées en Côte d’Ivoire. L’une des principales différences repose sur le fait que l’enseignement y est exclusivement basé sur et tourné vers le Coran. De fait, ces écoles semblent répondre à une demande sociale réelle et jouissent d’une grande légitimité au sein d’une frange importante des communautés musulmanes ivoiriennes.

Toutefois, l’école coranique et notamment la situation de ses élèves -les enfants talibés - demeure encore relativement peu comprise en Côte d’Ivoire. Aussi des interrogations émergent-elles concernant les profils et trajectoires individuelles ou collectives de ces personnes (y compris les dynamiques de genre notamment), les facteurs de risques réels ou supposés associés à leur présence dans la rue, ainsi que les déterminants du choix de cette offre d’éducation-formation.

C’est pour faire la lumière sur ces questions que le Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, (MENET-FP) en partenariat avec l’UNICEF, a mandaté Interpeace et son partenaire Indigo Côte d’Ivoire pour réaliser une Recherche action participative sur les enfants talibés et l’école coranique dans le Nord et le Centre de la Côte d’Ivoire.

Les résultats de ce processus de recherche ont permis d’asseoir la trame suivante pour le présent rapport : après (i) une brève présentation du contexte et de la méthodologie de l’étude, seront développées (ii) une monographie de l’offre d’éducation coranique, mise en perspective avec les attentes socio-éducatives qui en structurent la demande, ainsi que les limites et les risques associés à ces établissements ou à leur instrumentalisation ; (iii) les dynamiques structurant le basculement de la pratique de l’aumône vers une économie de la mendicité, qui implique certains maitres coraniques et enfants talibés ; (iv) les défis et opportunités à l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif formel, dans le contexte du processus d’intégration des structures islamiques d’éducation en Côte d’Ivoire. »

« Chez nous, (…) c’est nous, d’abord, ensuite les autres s’alignent ». Risques et Opportunités perçus pour la cohésion sociale et Gouvernance locale dans la Région du Haut-Sassandra.

Cette recherche participative analyse le contexte socio-économique, sécuritaire et politique du Haut-Sassandra (Côte d’ivoire) ainsi que les risques et opportunités perçus pour la cohésion sociale et la gouvernance locale dans la région.

Menée pour l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) en vue d’instruire la phase II de son projet de « Développement de Ressources Humaines pour le Renforcement de l’Administration Locale dans les Zones Centre et Nord de la Côte d’Ivoire » ou PCN-CI II, cette recherche participative a été réalisée en deux phases :

La première phase se veut une « photographie » d’ensemble du contexte local. Elle a consisté à collecter des informations statistiques sur la structure démographique, la dynamique économique et le contexte sociopolitique de la région, sur les offres de services (en particulier dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’eau) et sur la sécurité dans les communes cibles. Il s’est aussi agi de cartographier les parties prenantes institutionnelles à la gouvernance locale dans la région ciblée.

Quant à la seconde phase, elle s’est essentiellement focalisée sur l’analyse des risques et opportunités à la gouvernance locale et à la cohésion sociale.

Les résultats de cette recherche participative doivent permettre à tous les acteurs de développement, et notamment aux décideurs politiques ivoiriens et aux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire, d’avoir une compréhension approfondie et nuancée sur le contexte du Haut-Sassandra, en vue de guider leurs initiatives en matière de gouvernance locale, de développement d’infrastructures et/ou encore, de cohésion sociale dans cette région.

Investir dans la paix et la prévention face à l'extrémisme violent