Ministry of Interior, Federal Affairs & Reconciliation (MOIFAR) and Interpeace Forge Strategic Partnership for Peacebuilding in Somalia

Mogadishu, Somalia, 2 March 2024 – The Ministry of Interior, Federal Affairs & Reconciliation (MOIFAR) of the Federal Government of Somalia and Interpeace, an international organization dedicated to peacebuilding, have signed a Memorandum of Understanding (MoU) to advance the National Reconciliation Plan. This plan aims to rebuild trust among the Somali people and in government institutions for peaceful co-existence, recovery, and reconstruction.

The MoU, signed by His Excellency Ahmed Moallim Fiqi, Minister, MOIFAR, and Itonde Kakoma, President of Interpeace, establishes a partnership focused on promoting reconciliation, sharing expertise, and supporting peacebuilding processes across Somalia. Through this collaboration, MOIFAR and Interpeace aim to work on key areas to empower local communities, civil society, and government stakeholders in their joint pursuit of sustainable peace.

In his remarks on the partnership, Minister Ahmed Moallim Fiqi stated, "We are honored to commence this vital partnership with Interpeace. Together, we will endeavor to foster an environment conducive to peace and reconciliation through the framework of the national reconciliation pillars, which are crucial for Somalia's stability."

Interpeace, known for its 30 years of  community-led peacebuilding efforts, will utilise its experience and networks to aid MOIFAR's endeavors in Somalia. "This partnership represents a significant step towards a genuine commitment to advancing the National Reconciliation Plan," affirmed Itonde Kakoma, President of Interpeace.

The collaboration between MOIFAR and Interpeace marks a significant step forward in advancing peacebuilding and reconciliation efforts in Somalia. By embracing the principles of peace, dignity and participatory approaches, both parties are committed to contributing meaningfully to Somalia's journey towards sustainable peace and development.

For more information please contact:

Ahmed Abdullahi

Country Representative, Somalia Interpeace

abdullahi@interpeace.org

Semaine de la paix à Galkayo : une réflexion sur le renforcement de la cohésion sociale

La Semaine de la paix de Galkayo est un effort important visant à promouvoir la paix et la stabilité dans cette ville en proie à des conflits et à des violences entre les clans du Puntland et de Galmudug depuis 1991. Elle a été lancée par la Plateforme conjointe de paix des jeunes de Mudug en 2021 suite aux accords de paix qui visaient à mettre fin au conflit en cours entre les régions en guerre. L'initiative a été soutenue par Interpeace et son partenaire, le Puntland Development and Research Center (PDRC).

La dernière Semaine de la paix a eu lieu en novembre 2023 et a montré la résilience et la résolution de la ville à sortir de son passé troublé. L'événement était axé sur le maintien et le renforcement des accords de paix et la promotion de la cohésion sociale. Le thème de la conférence était « Combler les divisions : un discours sur le renforcement de la cohésion sociale, la vengeance des clans et la lutte contre les drogues illicites ».

La Semaine de la paix a rassemblé divers groupes, notamment des comités de paix, des forces de police conjointes, des anciens traditionnels, des milieux d'affaires, des jeunes et des femmes du Galmudug et du Puntland. L'objectif était d’établir une plateforme de pourparlers et de discussions constructives sur les conflits passés, avec une vision d'une administration commune et d'un avenir plus harmonieux et plus prospère pour Galkayo.

L'un des principaux résultats de la Semaine de la paix a été le lancement d'un communiqué en quatre points, qui a servi de feuille de route pour orienter les discussions et les réflexions. Celui-ci appelle la communauté internationale, le gouvernement fédéral et les États membres fédéraux du Galmudug et du Puntland à répondre efficacement aux défis actuels dans la région. Il a également souligné l'importance de fusionner les efforts des deux directions administratives vers une administration commune.

La Semaine de la paix rassemblait diverses activités telles que des séances de dialogue pour résoudre le conflit clanique, favoriser le dialogue intergénérationnel, réfléchir aux efforts passés de consolidation de la paix en mettant l'accent sur le rôle des femmes ou de sensibilisation visant à promouvoir l'unité entre les communautés. Ces événements visaient à promouvoir la paix, la réconciliation et les objectifs partagés entre les participants et à construire des communautés résilientes capables de résister aux défis futurs.

« Pour garantir une paix durable, il est essentiel d'étendre les initiatives et les ressources de consolidation de la paix aux zones rurales, en répondant à leurs défis et besoins uniques », affirme la présidente du Comité des femmes pour la paix de Mudug, Asha Ali Bagag.

Les objectifs pour l'avenir comprennent la promotion d'un dialogue continu et de la résolution des conflits, l'évaluation et l'amélioration des mécanismes de réconciliation existants, l'autonomisation des femmes dans la réconciliation sociale, la considération de la paix et le renforcement des réseaux de collaboration. Ces objectifs visent à consolider les acquis réalisés lors de la Semaine de la paix et à garantir un Galkayo résilient et uni, capable de faire face efficacement aux défis futurs.

La Semaine de la paix de Galkayo est une initiative importante visant à promouvoir la paix, la réconciliation et la cohésion sociale dans une région en proie à un conflit. En réunissant diverses parties prenantes et en abordant des questions clés, elle vise à jeter les bases d'un avenir plus pacifique et plus prospère pour Galkayo.

« Une paix durable est possible lorsque les peuples peuvent se rassembler et prendre part à son processus », affirme le ministre de l'élevage de Galmudug, Abdullahi Abdirahman.

Somalie : Donner la parole aux femmes de Beledweyne dans la consolidation de la paix par SMS

Par Mohamed Eid, chef de projet, Media Ink

Mon parcours dans le domaine de la consolidation de la paix a commencé avec la dure prise de conscience que les préoccupations des femmes étaient souvent négligées. Cette réalité est évidente dans ma ville natale, Beledweyne, la capitale de l’État de Hiiraan. Pendant trop longtemps, les femmes de Beledweyne ont été marginalisées et exclues de la participation active aux initiatives de consolidation de la paix, malgré leur rôle crucial dans la prévention des conflits et sur cette question.

J'ai travaillé dans le cadre du consortium du programme Miisaan, qui cherche à améliorer les processus de justice transitionnelle informés au niveau local en Somalie et au Somaliland. Notre étude de base a révélé une statistique décourageante : une absence totale de voix des femmes dans le discours de paix. Les obstacles pour celles-ci étaient évidents : les institutions patriarcales, les normes culturelles et religieuses, les conflits armés et l’insécurité, ainsi que les dynamiques intra-familiales ont tous joué un rôle. Reconnaître l’importance des normes culturelles et religieuses est essentiel pour promouvoir la participation des femmes à la consolidation de la paix. En favorisant le dialogue et la compréhension, nous visions à combler le fossé entre la tradition et l’inclusion du genre. La participation des femmes n’est pas une menace pour les valeurs culturelles ou religieuses mais un moyen d’améliorer l’efficacité et la durabilité des initiatives de paix.

Poussé par ces indications, le consortium Miisaan est passé à l’action. Nous avons lancé une émission de radio à Beledweyne dédiée à la promotion de la paix et au plaidoyer en faveur de l’inclusion des femmes dans la consolidation de la paix. Ces programmes radiophoniques ont été conçus pour éduquer, sensibiliser et inciter celles-ci à participer activement aux initiatives de résolution des conflits. Au départ, de nombreuses femmes pensaient que cette approche était un devoir réservé exclusivement aux hommes, mais les émissions de radio ont progressivement modifié cette perception.

Nos efforts d’engagement se sont d’abord heurtés à un défi : le manque de participation et de réponse des femmes. Cependant, nous avons persévéré et nous avons observé un changement remarquable sur une période de six mois. La participation des femmes est passée de moins de 5 % à 17 %, pour atteindre 25 % au cours du semestre suivant. La corrélation était claire : à mesure que nous diffusions davantage de programmes radio, de plus en plus d’entre elles se sont manifestées pour rejoindre les conversations via la plateforme SMS.

Au cours de mes sept années de travail dans ce domaine, il s’agissait d’un changement sans précédent. C’était la première fois que je voyais des femmes à la fois désireuses et plus réceptives à jouer un rôle actif dans la consolidation de la paix. Nous avons d’abord tenté de recueillir leurs opinions par le biais de discussions de groupe traditionnelles, qui, malheureusement, n’ont pas abouti au niveau d’engagement souhaité de la part de celles-ci. Cependant, lorsque nous sommes passés à la plateforme SMS comme principal mode de communication, nous avons observé une transition remarquable. Ce changement a souligné le pouvoir des messages texte pour impliquer directement et autonomiser les femmes dans nos efforts de consolidation de la paix, conduisant à une augmentation significative de leur participation active.

Cette transformation témoigne du pouvoir du dialogue par SMS et de son potentiel en matière de plaidoyer. À mesure que nous poursuivons le programme Miisaan, nous prévoyons de nouveaux progrès. Nous nous attendons à une augmentation continue de la participation des femmes aux initiatives de consolidation de la paix, qui joueront sans aucun doute un rôle central dans la réduction des conflits et la promotion d’une paix durable.

Somalie : comment les femmes et les jeunes peuvent utiliser les médias sociaux pour promouvoir la paix

La Somalie est plongée dans un conflit violent et prolongé qui a érodé la confiance de la communauté, l’harmonie sociale, le sentiment d’activisme, le dialogue constructif et la solidarité. Cette situation a été aggravée par le non-réglementation des médias sociaux largement utilisés par les jeunes. Cependant, le pays s’est lentement redressé ces dernières années. Pour résoudre ces problèmes sociaux, le programme Talo Wadaag II a organisé deux jours d'ateliers du 8 au 9 juillet 2023 pour les femmes et les jeunes de Benadir. Il est mis en œuvre conjointement par Interpeace, l'Heritage Institute for Policy Studies (HIPS) à Benadir et Galmudug, le Puntland Development Research Center (PDRC) au Puntland et l'Académie pour la paix et le développement (APD) au Somaliland.

Les ateliers de deux jours du HIPS ont discuté du rôle des médias et de l’activisme dans le changement social, la paix et l’harmonie communautaire. Les ateliers médiatiques ont souligné le rôle des médias, en particulier des médias sociaux, dans l’établissement d'une atmosphère positive propice au changement social, en promouvant la paix, la diversité des points de vue et la tolérance dans la société somalienne frappée par la guerre. Au cours des séances, les participants ont expliqué comment les jeunes et les femmes peuvent utiliser les médias sociaux pour promouvoir l'harmonie communautaire, la paix, la construction de l'État et la bonne gouvernance, et en même temps, comment les jeunes peuvent être conscients des aspects négatifs liés aux médias sociaux. Les ateliers ont également offert aux participants et aux experts locaux bien établis l'occasion d'interagir les uns avec les autres et d'avoir des discussions critiques et franches sur les questions concernant la communauté.

Les principaux objectifs étaient d'aider les participants à discuter de l'impact des médias sur le changement social, la paix et la stabilité ; les aider à prendre conscience de l’impact négatif des médias sociaux sur la société ; faciliter des discussions interactives sur l'importance de l'activisme pour le changement social ; aider les participants à défendre les droits de l'homme ainsi que leurs responsabilités ; les exhorter à participer activement au renforcement de l’État, à la gouvernance et à la démocratisation ; et enfin renforcer leur pensée critique et remettre en question l’information des médias de masse.

« Les ateliers ont établi un espace de dialogue convivial, constructif et communautaire dans lequel ils ont échangé leurs expériences et leurs idées. Alors que les connaissances et l’expérience pratique des jeunes dans les médias sociaux étaient énormes, les femmes plus âgées ont également partagé leurs expériences de vie et leur sagesse liées aux médias sociaux », a déclaré le directeur du programme Talo Wadaag II de HIPS, le Dr Yusuf Sheikh Omar.

Par exemple, une membre du Centre de développement des femmes somaliennes, Farhia Ali Hajji, a expliqué comment les médias sociaux ont influencé ses pensées et ses sentiments. Elle s’est inspirée de l’histoire décourageante d’une jeune fille qu’elle a vue sur les réseaux sociaux. Celle-ci transportait un jerrycan d'eau car sa famille ne trouvait pas d'autre source d'eau. Pour l’aider, quelqu’un a publié sur les réseaux sociaux les difficultés de la vie de cette jeune fille, changeant son existence. Les personnes qui ont regardé ce post ont apporté beaucoup de soutien à la famille de cette personne, ce qui a permis à celle-ci de s’inscrire à l’école et à ses proches de construire une maison et de démarrer une petite entreprise. "Cela m'a vraiment touché et cela montre clairement à quel point les médias sociaux sont un outil puissant s'ils sont utilisés correctement", a raconté Farhia.

Plusieurs jeunes ont également exprimé l'impact positif de l'atelier sur les participants. Comme l’explique Sumaya Mohamed, de la Somali Youth Civic Organisation : « L’un des enseignements précieux que j’ai tirés de ce programme est la capacité de plaider efficacement en faveur de diverses questions sociétales et de représenter les intérêts de la population. Un autre aspect du programme qui m’a beaucoup marqué était l’influence significative des médias dans la conduite du changement social ».

Le partage de connaissances et d'expériences a également aidé les participants à prendre conscience de l'énorme impact négatif des médias sociaux sur la société, en particulier sur les jeunes. « J’ai découvert que les jeunes passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux dans le seul but de simplement les parcourir, sans les apprendre ou en tirer profit. Ils publient également des informations privées sur d'autres personnes à leur insu", a déclaré Abdirahman Mohamed Ahmed du Somali Youth Development Network.

Le Dr Yusuf Omar a expliqué que les ateliers interactifs ont aidé les participants à échanger des histoires touchantes tirées de leurs expériences de vie quotidiennes liées aux médias sociaux. Ce partage de connaissances a approfondi leur conscience et leur compréhension du pouvoir des médias et de la culture de l’activisme en tant que facteurs essentiels de transformation sociale. Les ateliers ont également élargi les perspectives des participants et affiné leurs compétences en matière de plaidoyer et de promotion d’une transformation sociétale indispensable. « J'ai appris tellement de choses, comme être une militante et défendre les personnes sans voix… les médias sociaux peuvent être utiles et présenter d'énormes avantages, mais ils peuvent parfois présenter des inconvénients », a déclaré Aisha Yusuf Hassan du Somali Youth Development.

Mme Saida Hassan, assistante de recherche à Talo Wadaag, a confirmé les témoignages des participants. « J'ai eu l'impression que les femmes et les jeunes ont montré beaucoup d'intérêt pour l'éducation civique, l'activisme et les ateliers sur les médias sociaux. Leur langage corporel et leurs commentaires ont montré à quel point ils étaient engagés. Je ne doute pas que ces ateliers les ont sensibilisés aux rôles que les femmes et les jeunes sont censés jouer dans la construction de l'État, la politique et le changement social en général. Ils ont appris s'il y aura des élections à l'avenir, pourquoi ils voteront et la qualité des personnes pour lesquelles ils voteront. »

 

Somaliland : les aînés traditionnels adoptent la santé mentale et le soutien psychosocial (MHPSS)

Un voyage qui change la vie se déroule au cœur d'Hariirad, une ville qui sert de pont entre deux clans du Somaliland. Abdi Hassan est un ancien traditionnel qui a fini par reconnaître l'importance de s'attaquer aux problèmes de santé mentale dans sa communauté. Pendant des années, la santé mentale et le soutien psychosocial (MHPSS) étaient un territoire inexploré dans cette région. La conception dominante de la santé mentale était souvent mal comprise et limitée aux aspects traditionnels et culturels, laissant dans l’ombre la dimension clinique et psychosociale, tout aussi importante.

Cependant, le programme Miisaan d’Interpeace, constitué d’un consortium de divers partenaires et visant à améliorer les processus de justice transitionnelle informés au niveau local en Somalie et au Somaliland, a reconnu l’urgence de combler le déficit de connaissances et s’est lancé dans un voyage visant à transformer le point de vue de la communauté sur la santé mentale. Le tournant a eu lieu lors d’un événement traditionnel de formation des aînés dans le district de Hariirad en juillet 2023, organisé par le Miisaan. La formation a fait prendre conscience que de nombreuses personnes ayant subi les traumatismes du conflit ont besoin d'un soutien spécialisé pour s'engager efficacement dans les mécanismes de justice transitionnelle.

Abdi Hassan et ses collègues anciens traditionnels, gardiens des processus locaux de consolidation de la paix, ont participé à cet événement. Leurs réactions honnêtes ont révélé un défi de taille : les luttes méconnues des membres de la communauté confrontés à des problèmes de santé mentale. Pendant des années, ces défis ont été masqués, ce qui a conduit à l’exclusion des personnes souffrant de traumatismes et de griefs des processus de consolidation de la paix, les anciens n’ayant pas reconnu les problèmes de santé mentale profondément enracinés qui les sous-tendaient.

Amina Ahmed est mère de deux enfants et vit à Hariirad. Elle a lutté en silence contre des problèmes de santé mentale pendant des années. Son parcours a été marqué par l’isolement et l’incompréhension, car la stigmatisation entourant ceux-ci la maintenait sous silence sur ses souffrances.

Cependant, Abdi Hassan et ses condisciples ont vu l’histoire d’Amina. Grâce à un dialogue ouvert et à une compréhension plus profonde, ils ont reconnu ses luttes silencieuses et l’importance de s’attaquer à la santé mentale et au bien-être psychosocial. Les défis d’Amina et son parcours de guérison sont devenus une source d’inspiration pour la communauté.

La transformation à Hariirad est en cours, un voyage marqué par une nouvelle prise de conscience, de la compassion et le courage d’affronter les stigmates et les défis de la santé mentale. Amina, autrefois isolée, est désormais traitée différemment. Sa communauté, dirigée par Abdi Hassan et ses collègues aînés traditionnels, a commencé à l'accueillir avec empathie et soutien, reconnaissant l'importance de la santé mentale en tant que partie intégrante de la consolidation d'une paix durable.

En intégrant la MHPSS dans notre programme Miisaan, Interpeace vise à sensibiliser au-delà des besoins physiques des communautés affectées sur cette question et à montrer que la négliger entraverait tout effort vers une paix durable. L’approche à travers Miisaan vise à responsabiliser les individus et les communautés en les dotant des informations, outils et ressources nécessaires pour faire face à leurs défis psychologiques.

À Hariirad, le voyage est loin d’être terminé. Il est marqué par des connaissances fraîchement acquises et un engagement à accepter le changement. Abdi Hassan et ses collègues aînés traditionnels ouvrent la voie, veillant à ce que des histoires comme celle d’Amina ne soient plus réduites au silence mais éclairées comme des lueurs d’espoir, non seulement pour les communautés du Somaliland mais aussi pour les régions bien au-delà.

Promouvoir les compétences de gouvernance des femmes de Benadir, Mogadiscio, Somalie

Malgré le conflit et l'instabilité, la Somalie a réalisé des progrès en matière de gouvernance, de démocratie et de construction de l'État. Cependant, parmi ces avancées, un aspect crucial a pris du retard : l’inclusion des femmes dans ces processus critiques. Les femmes de Benadir, dans le sud de la Somalie, progressent dans divers domaines, transformant le paysage socio-économique. Toutefois, lorsqu’il s’agit de gouvernance formelle, elles restent sous-représentées.

L' Heritage Institute for Policy Studies (HIPS), dans le cadre du programme Talo Wadaag II Talo Wadaag II, a organisé deux ateliers pour mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées les femmes résilientes de Benadir dans ces situations. Talo Wadaag est le fruit d'un effort conjoint d'Interpeace et de ses partenaires – l'Académie pour la paix et le développement (APD), le Centre de recherche sur le développement du Puntland (PDRC) et l'Heritage Institute for Policy Studies (HIPS) – au Somaliland, au Puntland et à Benadir. Son objectif est de promouvoir une consolidation de la paix et une démocratie centrées sur les citoyens en impliquant les communautés dans ces domaines critiques.

Le premier atelier, organisé le 23 février 2023, a fait appel à une série d'approches participatives. Celles-ci rassemblaient des exercices de dessin permettant aux femmes de relayer leurs expériences en matière de bonne gouvernance, des discussions de groupe interactives pour faciliter l'échange d'idées, des présentations, des activités individuelles et des discussions de groupe informelles. Ces méthodes ont impliqué les participants, leur offrant une plateforme pour exprimer leurs réflexions et partager leurs expériences, notamment concernant leur vision de la bonne gouvernance. L’atelier a permis à HIPS de recueillir des informations précieuses sur la façon dont les femmes voient leur rôle dans les processus de gouvernance et de construction de l’État en Somalie.

Le Dr Yusuf Sheikh Omar, directeur du projet Talo Wadaag 2 à l'Heritage Institute for Policy Studies, a souligné l'importance de ces indications. « Comprendre le point de vue des femmes sur la gouvernance est essentiel alors que les préparatifs des élections à Benadir sont en cours. Reconnaître l’importance de la participation des femmes est essentiel pour améliorer la gouvernance de Benadir et construire un avenir inclusif et durable pour la Somalie », a-t-il déclaré.

Relever les défis qui limitent la participation politique des femmes et intégrer leurs points de vue est indispensable pour renforcer le contrat social. Cette approche garantit que le processus de construction de l’État contribue à une société constructive, pacifique et prospère.

Le deuxième atelier, organisé le 13 juin 2023, a poursuivi les efforts de HIPS pour autonomiser les femmes de Benadir. Il les a dotés de compétences en matière de prévention des conflits, de stratégies de résolution des conflits et de moyens de promouvoir une culture de paix. Les discussions ont également porté sur le rôle de l'activisme médiatique dans la conduite du changement sociétal.

Une participante a apprécié les efforts déployés pour enseigner les compétences nécessaires au changement social. « Je quitte cette formation en me sentant responsabilisée car ils l'ont adaptée à nos besoins et intérêts. Je me sens habilitée à devenir un agent de changement pour ma communauté », a-t-elle déclaré.

L'atelier a marqué une avancée majeure dans l'autonomisation des femmes de Benadir à Mogadiscio. Il les a dotées de connaissances et de compétences essentielles, favorisant leur engagement actif dans les affaires publiques et promouvant une transformation sociétale constructive. Le programme Talo Wadaag a entamé des discussions avec les parties prenantes concernées, telles que l'administration régionale de Benadir (BRA) et le ministère de l'Intérieur, des affaires fédérales et de la réconciliation (MoIFAR). Ces discussions ont identifié des points d'entrée pour soutenir les plans pour les processus démocratiques à venir, tels que les élections de Benadir.

« Les compétences transmises aux femmes et les recommandations qu'elles ont formulées seront utilisées par le programme Talo Wadaag pour renforcer le plaidoyer global en faveur d'une participation et d'une représentation politiques accrues des femmes, en particulier à Benadir. HIPS et son partenaire Interpeace ont déjà identifié des points d'entrée pour impliquer les parties prenantes concernées et contribuer à la réflexion politique qui régira les processus politiques, comme la vision des élections à Benadir », a affirmé le Dr Yusuf.

« Les ateliers organisés par le Consortium Talo-Wadaag, dirigés par HIPS, illustrent l'engagement à contribuer à la création d'un paysage de gouvernance inclusif et équitable en Somalie. Ces initiatives autonomisent les femmes, reconnaissant leur rôle vital dans l’élaboration de l’avenir de Benadir et du pays », a souligné de son côté le responsable du programme Somali d’Interpeace, Jesse Kariuki, sur l’importance de promouvoir les compétences de gouvernance des femmes.

TALO-WADAAG 2: Participatory Research Focused on Governance and State building processes in Somalia

Empowering Women in Benadir: The Power of Active Citizenship – Talo-Wadaag 2