Les femmes pour une large sensibilisation autour du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion – DDR
Après avoir fait le constat de la faible information/implication des femmes dans le mécanisme de fonctionnement du DDR, la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) sous le leadership de sa présidente régionale (Mopti) a pu conduire une vaste campagne d’information et de sensibilisation à l’adresse des familles élargies à toutes les communautés. Cette initiative a eu des résultats palpables sur les femmes et les jeunes. Elle a été rendue possible grâce au soutien technique et financier d’IMRAP et son partenaire Interpeace.
Mali : amplifier la voix des femmes dans la société
Les Maliennes n’ont pas encore pu donner leur plein potentiel comme agentes du changement dans leur société. Beaucoup d’entre elles œuvrent pour davantage de prestations sociales dans les communautés et pour améliorer la cohésion et la consolidation de la paix. Mais trop souvent, leur engagement citoyen se heurte à des obstacles qui ne leur permettent pas d’y remédier. Parmi ceux-ci, le poids des normes socioculturelles, le manque d’accès à l’éducation et leur absence dans la prise de décision limitent les avancées pour elles sur cette question.
En réponse à cette situation, Interpeace et son partenaire local Aide au Développement Durable (ADD) ont officiellement lancé le projet "Voix des femmes : amplifier l'engagement citoyen et le rôle des femmes en agents de changement au Mali", financé par l'Union européenne (UE), à Bamako le jeudi 13 juillet. Jusqu'en 2025, les organisations de femmes du nord du pays, du centre et de la région de la capitale seront soutenues dans le renforcement de leurs capacités organisationnelles. Le dialogue avec les chefs traditionnels et les autorités sera élargi. Des actions de plaidoyer seront menées auprès d'un certain nombre d'acteurs clés afin d'accroître le rôle de ces femmes dans la construction de la paix.
Parmi les discours au lancement du projet, la représentante de la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Ndeye Sow, conseillère en charge de l’autonomisation des femmes a relevé que le projet « vient à point nommé car il répond parfaitement aux soucis des plus hautes autorités de la transition pour l’émergence d’un Mali nouveau ». "On ne peut que se réjouir de cette initiative salvatrice", a-t-elle ajouté.
Présent pour la cérémonie, le maire de la commune du district de Bamako,Oumarou Togo, a invité Interpeace, son partenaire ADD et tous les acteurs à investir « pour faire de ce projet un succès inouï au bénéfice des organisations féminines de la société civile cibles ». La réussite de « Voix de femmes » dépendra de « l’implication effective de l’ensemble des parties prenantes à tous les niveaux », a fait remarquer de son côté la directrice régionale d’Interpeace, Maria Alessia Polidoro.
Un engagement qui n’est de loin pas une première pour Interpeace dans le pays. Présente depuis 2013, l’organisation avait déjà mené une vaste évaluation des défis du Mali pour la consolidation de la paix. Dans cette recherche action-participative (RAP) auprès de plus de 5000 personnes dans huit régions du pays et dans des camps de réfugiés dans trois Etats voisins, elle avait identifié les principaux obstacles à des avancées, ceux de l’érosion des valeurs sociétales, le manque d’accès des jeunes à l’emploi, les problèmes de gouvernance et l’insécurité.
Depuis, plusieurs projets ont été établis, dont « Voix de femmes » pour le plus récent. Pour garantir une large implication, des comités consultatifs régionaux et nationaux seront lancés pour guider toutes les initiatives et activités qui seront menées. Avec toujours comme objectif de faire entendre davantage au Mali la voix des femmes.
Rapport des messages clés et recommandations sur l’accès à la justice et la lutte contre l’impunité au Centre du Mali
Renforcer la confiance entre les acteurs de la justice et les communautés au centre du Mali
« Dans notre commune, les gens ne vont plus au tribunal. Quand il y a des conflits, on fait appel aux chasseurs dozos pour les régler, ils sont très sollicités. Ils viennent sans chercher à comprendre (les problèmes) et ils ne connaissent même pas les procédures de gestion des conflits. Ils commettent beaucoup d'injustices car toutes les dénonciations ne sont pas toujours fondées ». -Jeune habitant de Niono
L'accès à la justice et la légitimité du secteur de la justice au Mali est une préoccupation des communautés depuis des décennies. Dans un pays où les mécanismes de justice formelle ont toujours fonctionné aux côtés des formes traditionnelles de justice, auxquelles les communautés ont fait davantage confiance, de nouveaux types d'acteurs proposent des alternatives aux mécanismes de justice formelle et traditionnelle.
L'affaiblissement de l'État, de sa couverture sécuritaire et de la fourniture des besoins sociaux de base est corrélé à l'émergence d'autres acteurs, enclins à mener leurs propres formes de justice et à défier l'autorité du système judiciaire formel. Ceux-ci contribuent à catalyser un cycle de violence et de vengeance, ainsi qu'une plus grande méfiance de la population envers les mécanismes formels de l'Etat.
Face à ces menaces, les Maliens ont besoin d'un soutien et d'un encadrement plus importants de la part du système judiciaire pour s'assurer que leurs droits sont respectés, pour contrer la montée des idéologies promues par les groupes armés, ainsi que pour garantir un traitement transparent et équitable. L'ampleur de ces défis appelle une réponse holistique qui dépasse le cadre strictement sécuritaire pour englober les aspects de gouvernance, de développement et de cohésion sociale qui sous-tendent le rapport des populations à la justice.
C'est dans ce contexte que l'Institut malien de recherche-action pour la paix (IMRAP), avec l'appui de son partenaire Interpeace, a réalisé un baromètre participatif pour mieux comprendre et analyser les perceptions des citoyens maliens sur les défis de l'accès à la justice, les causes de l'impunité et les solutions possibles pour y répondre de manière inclusive et durable.
Incompréhension, corruption et manque de ressources comme racines de la méfiance
Le baromètre participatif a recueilli les perceptions et les expériences de plus de 2000 personnes dans 6 cercles du centre du Mali : Mopti, Bandiagara, Djenne, San, Ségou et Niono. Les personnes interrogées comprenaient des membres de la communauté, des autorités traditionnelles et des acteurs de la justice, qui ont tous été représentés et impliqués dans la création des indicateurs, l'enquête et l'analyse des données.
Les résultats du baromètre ont montré qu'un obstacle majeur à l'accès de la population à la justice est causé par l'incompréhension et la méfiance à l'égard du système judiciaire. De nombreux participants ne connaissent pas les voies et les services auxquels ils ont accès. Ainsi, quatre personnes sur dix ont déclaré ne pas savoir où se trouve le tribunal le plus proche dans leur localité. En outre, l'utilisation du français comme langue principale dans les procédures de justice et les contextes juridiques, alors que près de la moitié des personnes interrogées ne sont pas allées à l'école ou ne comprennent pas bien la langue, a constitué un obstacle supplémentaire à l'accès à ces systèmes. Le manque de connaissance des règles et des procédures a également conduit à une incompréhension accrue, à la méfiance et même au rejet des décisions dans les systèmes de justice formels.
Dans une région fortement touchée par la pauvreté, les coûts des procédures judiciaires et les distances géographiques à parcourir dissuadent de nombreux citoyens d'engager des actions en justice. Les consultations ont montré que les coûts liés à une procédure, à l'assistance d'un avocat et d'huissiers, ainsi que les cautions exigées (en particulier dans les affaires civiles) rendent la justice financièrement inaccessible à une grande partie des communautés cibles. Ce constat génère de la frustration chez certains participants et alimente la perception d'une justice inégale et à deux vitesses.
Afin d'aider les justiciables à supporter les frais de procédure, l'Etat a adopté en 2001 une loi sur l'aide juridictionnelle pour faciliter l'accès des pauvres à la justice. Dans la pratique, cependant, les entretiens ont mis en évidence une application limitée de ces mesures, en raison du manque de ressources financières et de la difficulté à recruter des assistants juridiques capables d'apporter l'aide nécessaire aux personnes impliquées dans les procédures.
Par ailleurs, le baromètre montre également que les soupçons de corruption et d'ingérence remettent en cause la légitimité du système judiciaire formel. Plus de sept personnes interrogées sur dix déclarent que les riches et les pauvres ne sont pas traités de la même manière dans les procédures judiciaires et estiment que les personnes disposant de plus de ressources sont susceptibles d'obtenir des décisions plus favorables.
Les consultations ont également révélé l'insatisfaction d'une partie de la population face à la lenteur et à l'inachèvement des enquêtes judiciaires, qui favorisent l'impunité et découragent les gens de porter plainte. Près d'une personne sur deux interrogée par le baromètre déclare avoir peu ou pas confiance dans la résolution de ses problèmes par le système judiciaire formel.
Plusieurs magistrats ont également reconnu que des suspects échappent parfois à la justice parce que les procédures ne sont pas menées dans les délais prévus par la loi. Ils attribuent ce dysfonctionnement en grande partie au manque de moyens matériels et humains dont disposent les tribunaux et les services d'enquête.
« Nouveaux acteurs », instabilité et rôle des femmes et des autorités traditionnelles
Pour 60% des Maliens interrogés, l'insécurité est un facteur important de l'augmentation de l'impunité dans leur localité et trois personnes sur dix la citent comme le principal obstacle à l'application de la loi.
Pris pour cible par les groupes armés, de nombreux magistrats et personnels de justice se sont repliés à Mopti, Ségou et Bamako, laissant derrière eux des tribunaux au fonctionnement lent et des ressources insuffisantes pour répondre aux besoins et aux demandes de justice de la population. Dans une région où 72% des fonctionnaires interrogés ont déclaré craindre d'être agressés, kidnappés ou tués lors de leurs tournées quotidiennes, l'insécurité empêche également les unités d'investigation de se rendre sur le terrain pour enquêter sur les crimes.
Le retrait des fonctionnaires et des forces de défense et de sécurité visés par les violences a contribué ces dernières années à l'apparition de « nouveaux acteurs » de la sécurité et du règlement des conflits dans le Centre. Face au retrait progressif des services sociaux de base (sécurité, justice, éducation, santé, etc.) vers les capitales régionales, la population se tourne de plus en plus vers les autorités traditionnelles et les « nouveaux acteurs » tels que les chasseurs dozos, les groupes d'autodéfense armés et les groupes dits radicaux, selon les zones.
Face à la montée de l'insécurité et au nombre croissant de nouveaux acteurs, la recherche a également montré que les mécanismes traditionnels de règlement des conflits jouent un rôle clé en complément des systèmes de justice formels. Ceux-ci utilisent les coutumes, le dialogue et les textes religieux pour régler les conflits, apaiser les victimes et trouver des accords entre les différentes parties. Ils bénéficient d'une certaine confiance et légitimité auprès de leurs communautés, qui font appel à eux pour arbitrer les litiges et gérer les conflits familiaux, fonciers et de cohabitation. Sept personnes sur dix disent s'adresser d'abord au chef de village pour déposer une plainte ou obtenir des informations.
Les consultations ont révélé une forte demande de collaboration et de renforcement mutuel entre les tribunaux et les mécanismes traditionnels pour améliorer l'administration de la justice et lutter contre l'impunité. Les personnes interrogées reconnaissent les efforts existants mais expriment le besoin d'étendre et d'institutionnaliser une collaboration franche et structurée qui définit les compétences et les limites des deux systèmes. Cette meilleure complémentarité peut, selon eux, contribuer à désengorger les cours et tribunaux, et à une meilleure compréhension et reconnaissance du système formel par les autorités traditionnelles et la population.
Le baromètre a également mis en évidence les difficultés d'accès à la justice, notamment pour les femmes. Dans la région, les femmes ont généralement un niveau d'éducation, des moyens financiers et une autonomie plus faibles que les hommes en ce qui concerne les dépenses et les besoins liés aux procédures judiciaires. Il existe une forte pression socioculturelle pour normaliser certaines pratiques discriminatoires et violentes à l'encontre d’elles et pour les dissuader d'entamer ou de poursuivre des procédures judiciaires.
La peur d'être stigmatisées et rejetées par le conjoint ou la famille, le manque d'information sur les procédures, le manque d'argent, de soutien et de temps pour aller jusqu'au bout de l'action dissuadent donc de nombreuses femmes de recourir aux institutions pour se défendre et faire respecter leurs droits.
Renforcer davantage la confiance dans les systèmes judiciaires du Centre du Mali
Le processus de création et de recherche du baromètre participatif, qui a débuté en 2021, a déjà permis d'accroître la sensibilisation et de favoriser la confiance entre les communautés et les acteurs de la justice dans les 6 cercles.
Cependant, les obstacles mis en évidence par le baromètre appellent à de nouvelles actions afin de renforcer le système de justice dans la région. Les résultats de la recherche seront utilisés pour informer les interventions futures, l'engagement avec les acteurs de la justice formelle, ainsi que les autorités traditionnelles et les décideurs politiques dans la région.
« Le baromètre, à travers une évaluation de la perception de la population des régions de la ceinture moyenne sur les questions de justice, vise à établir une meilleure compréhension autour des défis, des réalités et des opportunités pour un système et un processus judiciaire amélioré », a déclaré Kadiatou Keita, représentante d'Interpeace au Mali. « Les recommandations issues de ce processus permettraient d'accroître la compréhension des systèmes judiciaires par la population, et de renforcer davantage les cadres de dialogue entre la population, les autorités traditionnelles et les acteurs judiciaires pour finalement combattre l'impunité et restaurer la confiance entre les différents acteurs. Cette confiance est cruciale pour restaurer une paix durable. »
Interpeace et l’IMRAP tiennent à remercier le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), avec l’assistance financière du Fonds pour la consolidation de la paix du secrétaire général des Nations Unies (PBF), pour leur soutien indéfectible à cette initiative.
Lire le rapport sur les principales conclusions et recommandations :
Approche intégrée pour lutter contre l’impunité et améliorer l’accès à la justice dans le ceentre du Mali
Le projet offre une réponse globale aux demandes et besoins d’accès à la justice pour la population, à la fois au niveau officiel et au travers de mécanismes traditionnels. L’analyse est détaillée et montre où les individus de toutes les branches ont établi un dialogue avec des parties prenantes multiples pour une compréhension commune des défis et des opportunités pour une meilleure gouvernance du secteur judiciaire. Le résultat de cette analyse va être utilisé par les acteurs de la justice pour des solutions. Les partenaires du projet sont l’IMRAP, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU-Femmes.
Dialogue transfrontalier pour des actions proactives pour la paix pour empêcher les conflits et améliorer la gestion des ressources naturelles
Sur les régions frontalières au centre et au sud entre le Mali et le Burkina Faso, Interpeace mène un dialogue avec les communautés pour comprendre, du bas vers le haut, les défis et les opportunités pour renforcer la cohésion sociale à Sikasso au Mali et dans les Hauts-Bassins au Burkina Faso. Les besoins clés et leur connexion avec les dynamiques de conflit sont aussi explorés pour informer sur les actions d’infrastructures et de développement qui peuvent être prises pour stabiliser les communautés. Financé par la Fondation PATRIP, ce projet de l’IMRAP et Interpeace Burkina Faso contribue à la prévention des conflits violents et à l’amélioration de la cohésion sociale dans les régions frontalières de Sikasso/Hauts-Basins entre le Mali et le Burkina Faso.
Lotte KnudsenAmbassador, European Union to the United Nations in Geneva
Lotte Knudsen was previously the Managing Director in the European Union’s External Action service, in charge of global and multilateral issues, as well as human rights. She also served in the European Commission in a number of different posts. She was in charge of developing international relations in DG Justice and Home Affairs, before becoming Director, first on Security, including counter-terrorism issues; then on Justice issues, including legislative negotiations, in DG Justice; and in DG development dealing with thematic issues from migration, to health and human development. Earlier she also worked in the Relex DGs on EU/US relations and the EU Accession negotiations; in the Commission Secretariat General as well as in the Foreign Office in London, on a two-year secondment. She studied at the Ecole National d’Administration in Paris and the College of Europe in Bruges.
Kirsti KauppiAmbassador, Permanent Representative of Finland to United Nations in Geneva
H.E. Kirsti Kauppi, Ambassador, Permanent Representative of Finland. Before Geneva, Ms. Kauppi served as Ambassador of Finland to the United States (2015 – 2020). She was Director General for Political Affairs (2012 – 2015) and Director General for Africa and the Middle East (2009 – 2012) at the MFA in Helsinki. She served as Ambassador to Austria and Permanent Representative to the UN-related international organizations in Vienna (2005 – 2009), where she also served as the Finnish Governor in the IAEA Board of Governors, including vice chair of the Board. Since joining the MFA in 1983, Ambassador Kauppi has served in the Finnish Embassies in Berlin, Washington and Bangkok and at the Permanent Mission of Finland to the EU. In the MFA, her positions have included heading the EU's Common Foreign and Security Policy Coordination Unit and serving as advisor to the State Secretary. Ambassador Kauppi holds Master ́s degree in Economics from the Helsinki School of Economics and Business Administration. In addition to her native Finnish, Ambassador Kauppi speaks English, Swedish, German and French.
Hiba QasasDirector, Principles for Peace Secretariat
Hiba Qasas served at the United Nations for 16 years in various leadership and expert roles at headquarters and in Arab States. Former Chief of the Crisis Prevention and Response Office in Geneva. Former UN Women Country Representative in Iraq. Coordinated Crisis Prevention and Response with UNDP’s Crisis Bureau at headquarters and led programmes at UNDP office in Jerusalem. Ms. Qasas has 18 years of experience in policy, programming and partnerships in development, peace and humanitarian contexts. Ms Qasas is a Palestinian national and holds a Master of Sciences in International Cooperation for Development from the European School for Advanced Studies, University of Pavia, Italy.
Sacha MeuterHead of Policy and Research, and Legal Advisor, Fondation Hirondelle
Sacha Meuter is Head of Research and Policy, and Legal Advisor at Fondation Hirondelle. Sacha has been researching and working with media in fragile contexts for more than 15 years. At Fondation Hirondelle, he develops partnerships with academic actors, think tanks and international organizations to design and implement media impact assessment studies, to elaborate online and offline media monitoring tools and to improve media support policies. His work includes regular field missions, including in the Sahel and Central Africa. Sacha also seats on the boards of The New Humanitarian and Trial International.
Anne-Marie BuzatuVice President & Chief Operations Officer, ICT4Peace Foundation
Anne-Marie Buzatu is the Vice President and Chief Operations Officer of ICT4Peace Foundation. An international lawyer by training, she also worked for several years in the information technology sector as a web developer and database administrator. Anne-Marie consults with governments and international organizations and develops and delivers capacity building in the areas of cyber (human) security policy, multistakeholder approaches to governance and impacts of private commercial actors on human rights. She has also published several policy papers and articles in the areas of private security and cybersecurity.
Lisa SchirchRichard G. Starmann Sr. Professorship Chair in Peace Studies, Kroc Institute for International Peace Studies, University of Notre Dame
Dr. Lisa Schirch is Richard G. Starmann Sr. Chair and Professor of the Practice of Peacebuilding at the University of Notre Dame’s Kroc Institute for International Peace Studies. Schirch is also a Research Fellow for the Social Media, Technology, and Peacebuilding program for the Toda Peace Institute. Schirch is the author of eleven books including most recently Social Media Impacts on Conflict and Democracy (2021).
Alex Krasodomski-JonesDigital Policy Researcher, Chatham House
Alex is in charge of Digital Policy at Chatam House since August 2022. Before that, he used to be researcher and Director of the Center for the Analysis of Social Media at the UK think-tank DEMOS. He has authored more than a dozen major reports on digital election integrity, content moderation practices, digital regulation and the intersection between tech and politics. He led the centre’s visual analytics practice, and provided written and televised comment for the BBC, CNN, Wired, the Spectator and other outlets.
Annika Erickson-PearsonHead of Community Management, Geneva Peacebuilding Platform
Annika Erickson-Pearson is a facilitator, event manager and researcher, currently heading community management at GPP. She works to build connections, community, and collaboration between various peacebuilding actors in and out Geneva on a variety of topics, including environmental peacebuilding. Annika is an experienced community organizer, political advocate and event manager, working with nearly a dozen NGOs over the past nine years, including the Conference on World Affairs, Represent.Us, Run for Something, StartingBloc, and the Global Campaign for Education.
She holds a Master's degree from the Graduate Institute of International and Development Studies in Geneva where her research focused on urban violence and gang desistance policies in the U.S.
Cecilia Sanchez-BodasProgramme Specialist, UNICEF
Cecilia Sanchez-Bodas is currently part of the team in UNICEF Headquarters that coordinates and supports the humanitarian response for major current emergencies and leads on the efforts to implement the triple nexus in both humanitarian and development UNICEF programmes. Cecilia is a certified nurse holding a Master’s degree in Social and Cultural Anthropology from the Universidad Autonoma de Madrid and a Master’s in Public Administration from the Harvard Kennedy School of Government. She has worked in humanitarian and development contexts with iNGOs, the Red Cross and the UN in Africa, Middle East, Latin America and the Caribbean regions.
Julius JacksonTechnical Officer, UN Food and Agriculture Organization (FAO)
Julius Jackson is a Technical Officer (Protracted Crises), working for the UN Food and Agriculture Organization (FAO) based in Rome. He has held a variety of positions with FAO since 2002, including managing development projects, and leading the large-scale emergency flood response in Pakistan from 2010-2012. Between 2013-2015 he coordinated technical support to develop the Committee on World Food Security’s global policy for food security and nutrition in protracted crises. He created and leads the Conflict and Peace Unit under the Office for Emergencies and Resilience, supporting context analyses, conflict-sensitive programme design and how FAO’s work can contribute to peace. This underpins FAO’s work across the Humanitarian-Development-Peace Nexus, and how this can be better operationalised. He holds a BSc in politics from Plymouth University and an MA in international conflict analysis from the University of Canterbury.
Kevin Babila OusmanInterim lead of the Interagency Policy for Emergency Unit, World Health Organization (WHO)
Kevin Ousman is a Cameroonian/American with over 15 years of public health experience (clinical, field/field and academia). He is interim lead of the Interagency Policy for Emergency (IPE) unit in WHO’s health emergency program in Geneva. The IPE unit manages humanitarian policy issues and serves as the liaison office with other humanitarian UN agencies. Prior to this role, he coordinated the Infection Prevention and Control unit in the WHO Health Emergencies program for the Africa Region. Mr. Ousman holds a Bachelor of Science in Nursing from the University of North Carolina at Greensboro and an Masters of Science with a Health Systems Management concentration from the Johns Hopkins University in Baltimore. Mr Ousman has published extensively covering health systems issues and practical public health interventions (mainly in infection prevention and control interventions in health emergency response in humanitarian settings).
Nieves ThometEmployment for Peace Specialist, International Labour Organization (ILO)
Nieves Thomet joined the ILO in 2001, as a partnership officer. From 2004 to 2008, she coordinated an ILO Local Economic Development program based in Maputo, Mozambique, and later a Social Dialogue for Peace program covering Sahel and Western Africa based in Dakar, Senegal. From 2008 to 2018, Nieves worked as an international consultant for different organizations in many fragile contexts, such as Haiti, Lebanon, Colombia, the Sahel as a specialist on knowledge management and program development related to livelihoods and decent work promotion in fragile settings. In September 2018, Nieves joined ILO’s Coordination Support Unit for Peace and Resilience as decent work for peace specialist. Her work in the ILO focuses on enhancing conflict sensitivity and peace responsiveness across employment and decent work programs in fragile settings. Nieves holds a BA from McGill University (Montreal, Canada) and a Master degree from the Graduate Institute of International and Development Studies of Geneva. She is French and Spanish, and grew up in Brazil.
Peter LäderachPrincipal Scientist, CGIAR
Principal Scientist at CGIAR and Co-lead CGIAR Climate Security, based in Dakar, Senegal. Led the expansion of CIAT's Climate Action program to Central America, Africa and Asia, with extensive work experience in more than 15 countries. Twenty years of research experience in food systems transformation to support developing countries in alleviating poverty, adapting to and mitigating climate change, building resilience and peace. Peter holds an MSc in Geography and a PhD in Tropical Agriculture, he published over 60 peer-reviewed articles, book chapters and books.
Albert Souza MülliPeace Responsiveness Advisor, Interpeace
Albert joined Interpeace in May 2022 as Peace Responsiveness Advisor after nearly eight years as a Governance and Conflict Adviser with the UK Department for International Development (DFID)/Foreign, Commonwealth, and Development Officer (FCDO). With DFID/FCDO, Albert worked in Pakistan, Myanmar, Libya, and South Sudan, advising UK Ambassadors and Ministers, national governments, and UN officers on issues including police reform (Pakistan), ceasefire negotiations (Libya), and local- level peacebuilding (Libya/South Sudan). Prior to joining DFID, Albert worked as a camp manager in South Sudan and a peacebuilding programme manager in Kenya/Uganda. Albert has a MA in International Affairs from the Graduate Institute in Geneva.
Caroline PellatonCorporate Operations Manager, Geneva Water Hub
Caroline Pellaton holds a PhD in Earth Sciences from the University of Geneva. She joined the Geneva Water Hub in June 2018 as Corporate Operations Administrator and member of the direction committee. She contributes to define the strategies and orientations of the GWH as well as linking with the major donors. Her work consists also of monitoring the achievements and implementation of the activities. She contributes to the work on shaping the legal framework on water in armed conflicts as well as some other operational activities. Previous to the Geneva Water Hub, she worked over 10 years as a country level program manager in the Water and Habitat Unit of the International Committee of the Red Cross in emergencies and post conflict environments in various contexts such as Sri Lanka, Niger, Republic of South Sudan, Central African Republic, Yemen and Jordan.
Leonard Fried Strategic Partnerships Advisor at Interpeace.
Based in Brussels, he manages the political relations with EU member states and other governments. He has previously worked at the European Parliament and at Friedrich-Ebert-Stiftung (FES). Leonard holds a Master of Science in Conflict Studies from the London School of Economics and Political Science (LSE), a Master of Arts in EU International Relations and Diplomacy Studies from the College of Europe in Bruges, and a Bachelor of Arts in European Studies from Maastricht University.
Julian ArachYouth advocate from Uganda, Youth Lab Great Lakes programme
Julian Arach is a 22-year-old Ugandan pursuing a bachelor’s degree of Arts in Economics at Makerere University in her final year. She is passionate about peacebuilding. As a recognition of her unwavering commitment to peacebuilding, Julian has been selected as a member of the YouthLab project—an Interpeace-led project in partnership with 6 civil society organizations in Burundi, DRC, Rwanda, and Uganda—that aims to position the youth in the African Great Lakes region at the forefront of peacebuilding initiatives and processes. She is serving as a one of the six Young Innovators in Uganda, a group of young people who constitute the cornerstone of the program.
Anjli ParrinAssociate Director of the Project on War Crimes and Mass Graves, Human Rights Clinic and Institute, Kenya
Anjli Parrin is a Kenyan human rights advocate and lawyer. She is currently a visiting clinician at the University of Chicago Law School where she directs the Global Human Rights Clinic, which works alongside partners and communities to advance justice and address the inequalities and structural disparities that lead to human rights violations worldwide. She is visiting from Columbia Law School. Anjli conducts human rights factfinding, investigations, and advocacy around the world. Her practice and research focuses on the areas of armed conflict, international criminal law, transitional justice, forensic science and human rights, discrimination and inequality, decolonizing human rights, and the right to health. She has worked alongside forensic scientists to carry out complex war crime investigations, including for the International Criminal Court; successfully proposed new law on exhumations for hybrid courts; and provided trainings to judges, lawyers, police, gendarmerie, NGOs and victims associations on the law and science of suspicious death investigations. She has also developed programs to advance peer support for human rights advocates around the world, and advocated for action to address racial injustice in the child welfare system in the US. Anjli holds a Juris Doctor from Columbia Law School, a master's degree from Columbia’s Graduate School of Journalism, and a bachelor’s degree from the London School of Economics. She is admitted to practice law in New York.
Anita ErnstorferPrincipal and Owner, Untangle (LLC)
Anita Ernstorfer works globally through her advisory and research firm Untangle. Her main substantive expertise is in the areas of systems change and complexity approaches, peacebuilding, dialogue and mediation initiatives and conflict sensitivity/Do No Harm. For the past 20 years Anita has worked in a range of contexts across the Middle East, Africa, Asia, Europe, and Latin America. She accompanies strategy, program and change processes with multi-mandate organizations, facilitates collaborative learning engagements and collective impact efforts. Anita supports and advises leadership and program teams to help their organizations work more effectively in transitional and conflict-affected settings. Previously, Anita was the director of the peacebuilding effectiveness practice at CDA Collaborative Learning, and a peacebuilding, conflict prevention, and conflict sensitivity adviser with UNDP and UNICEF. She is a Senior Associate with Interpeace, directs the ‘effective advising in complex contexts’ professional development course, and supports Interpeace’s global initiative on peace responsiveness. Contact: anita@untangle.world
Martine Kessy Ekomo-SoignetFounder, URU and Peace & Development Watch, Central African Republic (CAR)
Martine Kessy Ekomo-Soignet graduated with an Master 2 in Geo-Politic, International Security and Sociology (Catholic Institute of Paris),and today has 10 years of experience in the field of development and research on issues of peace and security and more specifically on youth and civil society in Central African Republic. She is a community leader and founder of the national NGO URU, which works for the effective participation of young people in the peace and recovery process in the Central African Republic. The organization now covers 14 of the country's 16 prefectures. At the same time, she represents PeaceDirect in the Central African Republic, a British NGO working primarily to promote peace efforts by civil society organizations in conflict zones. In 2016, she was appointed by the Secretary General of the United Nations (Ban Ki-moon) as an expert on the Study on Youth, Peace and Security Agenda, in accordance with UN Security Council Resolution 2250 (Youth, Peace and Security). She has since been a member of the Global Coalition on Youth, Peace and Security. Through its commitment, it becomes the focal point of the United Nations Headquarters for the implementation of Agenda 2250 in the Central African Republic and briefed, in plenary session, the Security Council on the urgency of strengthening efforts to help young people contribute effectively to the resolution and prevention of conflicts around the world. In 2019, she was selected to participate in the USIP Generation Change Fellows Program. She worked as a national consultant to the government of the Central African Republic in the development of its first national strategy for the prevention of Radicalization and Violent Extremism. In 2021, she is appointed as member of the Board of Trustees of PEACEDIRECT U.K. and was appointed as member of the group of experts of UNDP in charge of the review of the continental (Africa) strategy on Governance and Peacebuilding. On a global scale, Kessy contributes to various journals and research dealing primarily with issues of youth, peace, security, and development.
Thomas Wagner Ambassador, Deputy permanent observer of the EU to the United Nations in Geneva
September 2020 Ambassador, Deputy permanent observer of the EU to the United Nations in Geneva; 2017 - 2020 Director of the French Institute in Copenhagen; 2013 - 2017 Deputy Permanent Representative of France to the United Nations in Geneva; 2011 – 2013 Diplomatic Counsellor at the French Ministry of Interior; 2007 - 2010 Deputy Head of Mission, French Embassy in Copenhagen; 2002-2003 Counsellor at the Permanent Representation of France to NATO; 1999-2002 First Secretary at the Permanent Representation of France to the Disarmament Conference; 1996-1999 Ministry of Foreign Affairs (Strategic affairs, security and disarmament directorate), Paris; 1995-1996 Third secretary, French Embassy in Ndjamena; 1994 Ministry of Foreign Affairs (Strategic affairs, security and disarmament directorate), Paris;
Camilla Ojala Chair of the UN Youth of Finland and the Finnish UNESCO Youth Delegate
Camilla Ojala is the chair of the UN Youth of Finland and the Finnish UNESCO Youth Delegate. She has also actively taken part in the drafting process of Finland's recently published National Action Plan on the UNSCR2250: Youth, Peace and Security through the 2250-network that has brought together different youth associations and interested youth to collaborate with the Ministry for Foreign Affairs of Finland in the NAP-process. Camilla continues to be an enthusiastic advocate for youth participation and the YPS-agenda nationally through the UN Youth of Finland and the National Youth Council Allianssi, as well as internationally through the European Youth Forum's Youth, Peace and Security Coordination Network and in her work as the UNESCO Youth Delegate. She studies International Encounters at the University of Helsinki with a focus on peace and conflict studies.
Scott M. WeberPresident of Interpeace
Scott M. Weber est le président d'Interpeace, une organisation internationale de consolidation de la paix et de prévention des conflits. Il est de nationalité franco-américaine.
Initialement créée par les Nations Unies en 1994 et implantée à Genève, en Suisse, Interpeacesoutient des initiatives de consolidation de la paix menées localement dans plus de 21 pays d'Amérique centrale, d'Afrique, d'Europe, du Moyen-Orient et d'Asie. En janvier 2018, Interpeace a été officiellement reconnue comme entité internationale par le Conseil fédéral suisse. Ce statut réaffirme le rôle important joué par l'organisation dans les processus de paix à l'échelle mondiale.
Avant sa nomination au poste de président le 1er juillet 2018, Scott a occupé celui de directeur général de l'organisation de 2005 à 2018, donnant ainsi différentes orientations à Interpeace et supervisant ses opérations, ses partenariats et son budget. En tant que président, Scott est responsable de la stratégie, du positionnement et de la mobilisation des ressources pour accroître l'impact, l'influence et la portée de l'organisation.
Scott croit fermement en l'éducation comme moyen de façonner les jeunes générations de citoyens du monde ainsi qu'en un monde plus pacifique et inclusif. Pendant son temps libre, il travaille avec des écoles et des universités afin de les aider à intégrer l'éducation à la paix dans leurs pratiques d'enseignement et leurs programmes. Il s'engage pour la diversité et l'inclusion et est membre de l'International Gender Champions.
En reconnaissance de ses réalisations professionnelles, de son engagement envers la société et de son potentiel à contribuer à façonner l'avenir du monde grâce à son leadership, Scott a été sélectionné pour être désigné Young Global Leader par le World Economic Forum (WEF) en 2009. Chaque année, le Forum récompense « les 200 plus prestigieux jeunes leaders de moins de 40 ans à travers le monde ».
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