De la politique à la pratique - Un partenariat avec les jeunes pour construire une paix durable

"Young people around the world are advancing peace and justice and seeking to transform societies grappling with the legacies of both short- term and multi-generational conflict in exciting and powerful ways.”

Anjli Parrin, Advancing Peace Through a Youth-Centered Approach to Transitional Justice

Il y a sept ans, la résolution 2250 du Conseil de sécurité de l'ONU sur « Jeunes, paix et sécurité (JPS) » reconnaissait la contribution positive des jeunes au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité. Elle exhortait les États membres à accroître la représentation et la participation significative des jeunes aux efforts de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Dans sa mise en œuvre, cependant, le programme de la JPS a été confronté à un certain nombre de défis en termes d'accès, de ressources et de représentation. La participation des jeunes et leur capacité à influencer la prise de décision sont souvent limitées par des obstacles structurels et des investissements insuffisants pour faciliter leur inclusion et leur autonomisation. En conséquence, elle a parfois été négligée ou manipulée. L'un des objectifs de la Journée internationale de la jeunesse de cette année, le 12 août,thest de sensibiliser aux obstacles liés à l'âge dans divers domaines où la vie des jeunes est affectée, comme l'emploi, la participation politique, la santé et la justice.

Depuis plus de 28 ans, Interpeace travaille et s'associe à des jeunes en Afrique, en Amérique latine, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, dans des pays où les jeunes sont affectés par les cycles de conflits prolongés et sont confrontés à la violence physique, au recrutement forcé dans des groupes armés, à la transmission intergénérationnelle des traumatismes et aux déplacements forcés et où ils n'ont plus accès à la scolarité, à l'emploi et aux moyens de subsistance. Depuis sa création, l’organisation s'est efforcée de s'assurer que le travail est mené, possédé et dirigé par les jeunes au niveau national, car nous pensons qu'investir dans leurs voix, leur marge de manœuvre et leur leadership aura un impact profond sur la construction d'une paix durable. L'un des principaux objectifs de nos programmes est donc de renforcer les capacités de résilience des jeunes et de donner la priorité à leur participation à la construction de la résilience sociale et politique, en particulier dans les domaines où celle-ci est essentielle : changement climatique, justice transitionnelle et santé mentale, pour n'en citer que quelques-uns.

Actuellement, le travail d'Interpeace le domaine de la jeunesse, de la paix et de la sécurité s'étend à la plupart de ses programmes nationaux, notamment en Côte d'Ivoire, au Burundi, au Yémen, au Burkina Faso, au Rwanda et en Somalie, ainsi qu'à son programme régional dans la région des Grands Lacs africains. Grâce à la plateforme numérique “Outside the Box” digital platform récemment lancée, l’organisation offre aux jeunes hommes et femmes un espace pour amplifier leurs voix et leur leadership au niveau mondial.

Gasorwe Commune,Muyinga Province in Burundi. Photo credit: CENAP

La paix et la sécurité des jeunes en pratique

"I realised that I can be the problem if I don't engage, if I don't take the first step. But I also understood that I can be the solution by bringing young people together." Idriss Ouattara, member of Association Génération Consciente de Côte d'Ivoire in Bocabo (GCCI)

En Côte d'Ivoire, Interpeace et son partenaire local Indigo Côte d'Ivoire ont cherché à revenir au principe de base de l'agenda JPS en faisant des jeunes les architectes de la consolidation de la paix dans leurs communautés, en soutenant et en travaillant avec les initiatives existantes dirigées par des jeunes et en s'assurant que les jeunes étaient responsables de la conception et de la mise en œuvre des composantes clés du projet.

Dans ce pays, les jeunes sont généralement considérés comme des acteurs clés de la violence politique, victimes de l'instrumentalisation politique et de la mobilisation violente, en particulier dans les contextes électoraux. Avec le soutien et les conseils d'Interpeace et d'Indigo, des groupes de jeunes ont mené une recherche-action participative (RAP) sur cette question . A partir des résultats recueillis, ils ont procédé à la conception de nouvelles actions de prévention de la violence politique, en mettant en pratique les outils JPS dans leur contexte. En outre, les groupes de jeunes ont développé et mis en œuvre des campagnes de plaidoyer et de communication basées sur ces résultats.

Cet échange a renforcé les capacités des groupes de jeunes à rendre leurs initiatives de prévention de la violence et de cohésion sociale plus stratégiques, plus efficaces, plus impactantes, plus inclusives et plus durables. La publication Mise en pratique de l'Agenda Jeunes, Paix et Sécurité en Côte d'Ivoire reprend les principales leçons et bonnes pratiques de l'initiative. Elle aide à relever le défi de la mise en œuvre de celui-ci , tant au niveau national que local, et fournit un guide pratique aux gouvernements, agences, organisations internationales, ONG et aux représentants du secteur privé qui souhaitent renforcer la participation des jeunes et leur contribution aux efforts de paix et de sécurité.

Autonomisation politique et économique des collectifs de jeunes

« Entreprendre un projet de développement ensemble nous a fait réaliser que notre diversité politique est plus un atout qu'un obstacle », Jeunes de la Commune de Gasorwe, Province de Muyinga, Burundi.

Au Burundi, où les jeunes représentent la majorité de la population (65%), Interpeace et son partenaire local, le Centre d'alerte et de prévention des conflits (CENAP), travaillent avec des jeunes affiliés à différents partis politiques pour prévenir la violence et promouvoir des processus électoraux pacifiques. En s'engageant dans des formations et des débats et en créant des collectifs, le programme a vu des jeunes dépasser les lignes de parti pour combattre les stéréotypes et les rumeurs et il a contribué à arrêter les conflits potentiels avant même qu'ils ne commencent.

En outre, les jeunes ont créé des projets communs et des réseaux de leur propre initiative, comme la création d'une Coopérative unie de jeunes pour le développement intégral (CJUDI) qui rassemble des jeunes de différents partis politiques. Les collectifs de jeunes travaillent ensemble sur des initiatives communautaires et entrepreneuriales, favorisant la cohésion sociale et renforçant la confiance.

Young people discuss the political and socio-economic challenges of their community to submit to their elected representatives -Rugazi Commune, Bubanza Province, Burundi. Photo credit: CENAP

Renforcer l'infrastructure de consolidation de la paix pour améliorer la résilience pour la paix

Au Yémen, Interpeace s'est associé à Youth Without Borders for Development (YWBOD), une organisation yéménite de consolidation de la paix qui s'efforce de donner aux jeunes les moyens de jouer un rôle important et efficace pour apporter des changements positifs. Le projet vise à encourager le potentiel des jeunes à influencer la résolution des conflits de manière positive et pratique, et à transmettre ces connaissances aux décideurs. Il vise à informer et à former une série d'acteurs au niveau communautaire pour qu'ils participent aux processus locaux de consolidation de la paix, afin de renforcer la résilience à la paix, en se concentrant sur ce qui fonctionne plutôt que sur les questions qui créent des divisions.

Through participatory approaches, Interpeace and YWBOD are conducting capacity-building courses with Civil Society Organizations and Yemeni youth initiatives, such as Youth, Peace and Security Pact - Yemen. Youth initiatives are now conducting evidence-based research and implementing community resilience activities in Aden and Taiz, with young people having a central role in evidence collection.

Autonomiser les jeunes dans la région des Grands Lacs

Grâce à une nouvelle initiative régionale, Interpeace et ses partenaires locaux fournissent aux jeunes du Burundi, de la République démorcatique du Congo (RDC), du Rwanda et de l'Ouganda les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour jouer un rôle plus efficace dans les processus de paix régionaux. Le Youth Innovation Lab for Peace (YouthLab) des Grands Lacs est une initiative de 30 mois, lancée en janvier 2021, mise en œuvre en partenariat avec Never Again Rwanda (NAR), le Pole Institute, le Centre d'alerte et de prévention des Conflits (CENAP) et le Refugee Law Project.

« Avant cette activité, nous ne nous connaissions pas. Maintenant, nous venons de créer un groupe Whatsapp pour faciliter les contacts entre nous », selon un participant à l’un des ateliers.

Le YouthLab constituera une plateforme permettant aux jeunes des Grands Lacs de disposer des outils et des capacités nécessaires pour engager le dialogue avec les décideurs politiques et formuler leur vision de la paix dans la région. Le projet offre également des possibilités d'apprentissage horizontal et de création de réseaux, puisqu'il rassemble des jeunes de toute la région. Les jeunes ne se contenteront pas d'apprendre, mais participeront activement et dirigeront des initiatives susceptibles de contribuer à la gouvernance, à la consolidation de la paix et aux initiatives de développement aux niveaux local, national et régional.

YouthLab Initiative. Photo credit: Never Again Rwanda

Hors du cadre

"What if we found a way to consistently and regularly include more youth priorities, such as environmental protection and technology, in policy? Could we better anticipate future ecological disasters? Could we become even more resilient for peace?"

Anupah Makoond, Beneath the Wakashio Oil Spill: Exploring the linkages between youth marginalisation, environmental disaster, and resilience for peace in a small island state.

Au niveau mondial, Interpeace est fier d'avoir facilité l'achèvement en 2021 de neuf notes d'orientation rédigées par des jeunes ou axées sur la jeunesse. Chacune d'entre elles aborde des questions de politique ou de pratique qui sont importantes pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, mais qui n'ont pas reçu une attention suffisante dans le programme de la JPS ou dans sa mise en œuvre. Les notes traitent des sujets suivants : les jeunes, le climat et les conflits ; les masculinités alternatives non violentes ; le rôle des jeunes dans la justice transitionnelle ; les évaluations des plans d'action de la JPS et des coalitions nationales de la JPS ; les expressions de la résilience des jeunes pour la paix ; la santé mentale et les services psychosociaux dans le domaine de la JPS ; les processus de DDR centrés sur les jeunes ; et les dangers de la sécurisation de l'agenda de la JPS. Une page web et une plateforme dédiées ont été lancées sur le site web d'Interpeace : Outside the Box: Amplifying Youth voices and Views on YPS Policy and Practice.

La plateforme Outside the Box d'Interpeace présentera bientôt de nouvelles notes d'orientation et d'autres formes de médias rédigées par des jeunes et axées sur la JPS, dont la publication est prévue en 2022 et 2023.

Mener des analyses de conflit pour éclairer les interventions fondées sur des preuves soutenant le redressement, la stabilité et le développement socio-économique dans le sud de la Libye

Les interventions communautaires établies sur des connaissances contextuelles approfondies sont essentielles à tout programme. Ce projet lance un processus d'analyse participative des conflits dans le but de développer des voies de consolidation de la paix pour un acteur du développement en Libye. Il cherche à établir des preuves sur la manière dont les moteurs et les capacités locales en faveur de la paix peuvent être canalisés dans le contexte d’un programme de développement pluriannuel dans le sud de la Libye. Interpeace travaille aux côtés d'un partenaire local, Fezzan Libye Organisation (FLO), une ONG établie à Sabha. Les deux entités mèneront un processus pour aboutir à des résultats analytiques éclairés, des recommandations établies sur des preuves et des modèles qui contribuent à soutenir et à maintenir les infrastructures locales de consolidation de la paix.

Rétablir le tissu social : favoriser la réconciliation

Les processus politiques et de réconciliation nationaux libyens ne parviennent toujours pas à résoudre une décennie de troubles politiques ni à répondre aux besoins de la population. Le conflit prolongé et plus d’une décennie de griefs non résolus continuent de nuire au bien-être mental des individus. La santé mentale n’est pas une priorité au niveau institutionnel et est fortement stigmatisée au niveau sociétal, empêchant les personnes d’accéder au soutien nécessaire. Interpeace a lancé un projet pilote pour comprendre les besoins au niveau communautaire et comment ils sont liés à la réconciliation en Libye. Des consultations intersectorielles établies sur l'information sont en cours pour explorer les priorités en matière de réconciliation, y compris celles liées au bien-être mental au niveau communautaire, en identifiant un terrain d'entente potentiel, tout en comprenant les différences nuancées entre les communautés. Ces consultations sur les priorités communautaires et les recommandations en matière de réconciliation seront menées à l'échelle nationale et incluront les communautés de l'est, de l'ouest et du sud de la Libye. Le projet cherche à intégrer les priorités locales identifiées dans les processus de réconciliation nationale.

Pour répondre aux besoins de réconciliation à court terme, le projet a mobilisé le réseau d’agents de changement établi lors des phases précédentes de l’engagement d’Interpeace en Libye, pour organiser et faciliter des séances de dialogue visant à atténuer les tensions émergentes. Ces sessions de dialogue en cours se déroulent principalement dans le sud de la Libye, dans les localités d'Al Kufra, Brak al Shati, Ubari et Ghat.

Construire des ponts : renforcer les infrastructures de consolidation de la paix pour améliorer la résilience pour la paix

Interpeace s'est associé à Youth Without Borders for Development (YWBOD), une organisation yéménite de consolidation de la paix, pour poursuivre un projet commun basé sur le principe selon lequel le renforcement de la paix et des résultats durables peuvent être obtenus en solidifiant les capacités des organisations de la société civile et des jeunes à contribuer au renforcement de la résilience et en établissant une base crédible de preuves de la résilience communautaire.

Le programme conjoint vise à favoriser le potentiel des jeunes à influencer la résolution des conflits de manière positive et pratique, et en reliant ces connaissances aux décideurs.

En utilisant des approches participatives, Interpeace et YWBOD mènent une série de cours de renforcement des capacités avec des organisations de la société civile ainsi que des initiatives de jeunes yéménites qui mèneront des recherches fondées sur des preuves et mettront en œuvre des activités de résilience communautaire à Aden et Taiz.

En tant que telle, l’initiative vise à informer et à équiper un large éventail d’acteurs au niveau communautaire pour qu’ils participent aux processus locaux de consolidation de la paix et renforcent la résilience à la paix, en se concentrant sur ce qui fonctionne plutôt que uniquement sur les questions qui divisent.

Libye : la valeur ajoutée des processus locaux de paix et de réconciliation

La Libye traverse des mois difficiles alors que le pays se dirige vers les élections du 24 décembre. Le 2 juillet 2021, le Forum de dialogue politique libyen (LPDF), soutenu par l'ONU, n'est pas parvenu à un consensus sur les bases constitutionnelles des prochaines élections. Plus tôt en juin, lors de la deuxième conférence de Berlin, il n'y avait pas eu de progrès significatif en termes de retrait de troupes ou de mercenaires étrangers du pays.

Dans ce contexte fortement divisé, les processus de réconciliation communautaires sont essentiels pour résoudre les conflits découlant des griefs locaux. Cependant, trop souvent, les populations et communautés locales ne sont pas suffisamment impliquées dans les processus de paix de haut niveau. Pour combler ce fossé, Interpeace a réuni un large éventail d'agents de changement impliqués dans l'établissement d'une vision commune des priorités pour la paix afin d'apporter des solutions au niveau local à travers le dialogue communautaire.

Les profondes divisions politiques qui caractérisent la Libye découlent et alimentent les griefs locaux – créant un cercle vicieux et rendant le travail au niveau communautaire d'autant plus important. Depuis 2011, l'engagement d'Interpeace en Libye s'est concentré sur le développement d'infrastructures locales pour la paix et la cohésion sociale. Au milieu de cet état de conflit prolongé, les Libyens sont frustrés par la stagnation politique continue, l'échec des processus de dialogue et les promesses non tenues. Dans le contexte de crise multiforme de longue date en Libye, les espoirs d'une transition démocratique dans les prochains mois sont grands, même avec les derniers revers, mais cette situation est compliquée par de nombreux défis sociaux et politiques en plus du conflit en cours et de la propagation du Covid-19.

Les années de conflit ont également affaibli la cohésion sociale déjà fragile et creusé les écarts dans le pays. Le rétablissement de celle-ci et de l'inclusion doit être une priorité tout en construisant une paix durable dans une situation de conflit aussi complexe que celle de la Libye. À travers son projet « Renforcer la cohésion locale en Libye : une voie vers une paix durable », Interpeace cherche à renforcer les capacités de résilience locale pour une paix durable et à contribuer au développement d'un environnement local pour la stabilité et la croissance future en Libye. Près de 30 communautés bénéficient du programme.

Au cours des dix dernières années en Libye, Interpeace a développé et accompagné un réseau de plus de 200 « agents de changement » ou « facilitateurs de dialogue », à travers le pays, travaillant directement avec la population. Ce groupe est composé d'individus influents de tous âges, sexes et statuts sociaux. Ses membres jouent un rôle important dans la construction d'une paix résiliente en Libye de bas en haut, en veillant à ce que les communautés engagées soient équipées pour être plus résilientes aux conflits, en particulier au niveau communautaire. Cette initiative vise à catalyser la collaboration entre les communautés libyennes et avec les autorités nationales, pour établir une vision commune des priorités pour la paix à travers le renforcement des plateformes de dialogue et celuides capacités des agents de changement dans les communautés locales. Cet effort est soutenu par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et le Département fédéral suisse des Affaires étrangères.

« Sur le plan pratique, j'ai été grandement responsabilisé dans ma participation sociale. Il y avait certaines activités dont je me suis tenu à l'écart, pensant qu'elles appartenaient aux spécialistes, et je n'y ai jamais participé. J'ai senti que cela [l'engagement dans l'initiative] m'a donné le courage de participer. Je restais à l'écart de ceux qui avaient des idées et des positions opposées, mais j'ai commencé à intervenir de manière positive. Si une situation difficile survient, j'essaie de trouver des solutions constructives », explique une agente de changement de Tobrouk.

Dans le cadre du programme, Interpeace met en place diverses initiatives pour rassembler des agents de changement basés dans différentes parties de la Libye et soutenir leurs efforts pour construire un environnement social pacifique. Le rassemblement le plus récent a eu lieu à Tunis du 20 au 28 juin 2021. Il a été organisé pour aider ces dirigeants et influenceurs communautaires à identifier et à résoudre les problèmes prioritaires au sein des communautés.

« Cette expérience peut être caractérisée de deux manières : nous avons établi des relations dans toutes les villes libyennes en maintenant une communication directe. Je veux dire, maintenant j'ai des amis dans chaque ville libyenne et je peux dire que 60% de l'avantage que j'ai gagné est le fait que je connais personnellement des jeunes de toutes les villes et de différents domaines. […] Personnellement, j'ai rencontré des personnes influentes dans différentes communautés, des personnes sages et des personnes influentes dans la société civile. […] Nous savons que la méfiance peut exister entre les individus envers les organisations internationales travaillant en Libye, mais Interpeace a une approche différente – c'est une expérience particulière », explique un agent de changement de Tobrouk.” explains a male change agent from Tobruk.

Quarante personnes divisées en deux groupes ont participé à des sessions de quatre jours pour chacun d’entre eux. L’atelier a été organisé pour donner aux facilitateurs de l’Est de la Libye les compétences et les outils requis pour des dialogues communautaires adaptés à leur contexte local.

« Je suis timide – même quand j'ai quelque chose à dire, je préfère rester en retrait, me taire. Je ne suis pas sociable par nature, je préfère rester à la maison. Ma participation aux ateliers […] m'a donné envie d'exprimer mon point de vue qu'il soit accepté ou non par l'autre partie. Maintenant, sur le plan social, j'ai le pouvoir de participer aux projets en cours en Libye, tels que le renforcement du rôle des femmes dans les processus électoraux, en tant qu'électrices ou en tant que candidates, ainsi qu'au niveau de la réconciliation nationale », explique une femme agente de changement d'Al-Baida.

Ce travail est essentiel avec les changements actuels qui ont lieu dans le contexte politique sensible de la Libye et à l'approche des élections dans lesquelles les communautés joueront un rôle clé.

The role of the change agents will be critical in the eventual implementation of a political agreement in bringing public support, particularly among civil society, who are likely to be key champions of any peace outcomes negotiated. The sustainability of a political solution will be dependent on a shared societal agreement about what peace means and what it entails, but also community engagement –going beyond simple outreach - as an actual process of inclusion in the implementation to ensure sustainable peace,” concluded Renée Larivière, Senior Director for Programme Management at Interpeace.

Day of the African Child: Empowering communities to break the cycle of injustice and exclusion

On the Day of the African Child, marked today, Interpeace joins the African Union, governments, civil society, the international community, and other stakeholders to reflect on the cycle of injustice and exclusion that children face in Africa.

The Day of the African Child is observed every year on June 16. It was first initiated in 1991 by the Organization of African Unity, now the African Union (AU). This year, 2020, the day is held under the theme “Access to Child-Friendly Justice System in Africa”.

Children in Africa are particularly vulnerable to falling behind in the global development agenda as laid out by the Nations Unies, in the Sustainable Development Goals (SDGs). While there has been significant progress in parts of the continent to advance children’s rights, children growing up in fragile societies or areas affected by violent conflict continue to face inequality, violence, and injustice.

The Day of the African Child is being commemorated this year in the context of the Black Lives Matter protests in the United States of America and the wider fight for equality and justice for all globally. This period of social unrest is fanned by shared rage and distress of black people and descendants of enslaved Africans brought to the English colonies over 400 years ago. The protests, some of which have turned violent, have exposed entrenched systems of injustice and exclusion in societies around the world – and are a stark reminder for everyone to fight inequality and injustice at all times, everywhere, and at different levels.

Photo credits: UN - Marco Dormino

Addressing exclusion of children in Guinea Bissau’s traditional justice systems

Interpeace works with local and international partners, and governments across Africa to achieve the SDG targets with the greatest impact for everyone, including children and young people. In line with SDG Goal 10 - to reduce inequality within and among countries, and Goal 16 – to promote peaceful and inclusive societies, Interpeace implemented a project on traditional justice and youth in Guinea Bissau. Through this project, Interpeace and its local partner Voz di Paz provided informed technical support to UNDP et un UNICEF to support more inclusive traditional justice systems for children and women in Guinea Bissau.

We rarely take our problems to traditional leaders. We look for the child’s family, because when a child has a problem, traditional leaders do not listen to him/her, only their father is heard, which is wrong because the child can contribute ideas about the problems that concern her/him,” explained Eliezer Monteiro, a young participant in the project from Guinea Bissau’s Children’s Parliament.

Funded by the Peacebuilding Fund (PBF), the project successfully carried out a study on how traditional justice mechanisms or alternative dispute resolution mechanisms operate in the country, with a focus on how women and children are treated by traditional justice systems.

“The child can never be right, in a conflict s/he is involved in, especially if it is a conflict between a child and his or her own parents. For us, a child is a child, s/he has no thoughts,” said Lamine Camará, a Traditional Leader.

The project effectively engaged traditional leaders, members of the community, women and young people from the Children’s Parliament in Guinea Bissau’s three regions of Oio, Gabú and Tombali, to tackle exclusion and injustice that women and young people face in their traditional justice systems.

The communities have become more inclusive to give access and allow meaningful participation for women and children in their traditional justice systems.

Photo credits: UN - Marco Dormino

Supporting integration of Islamic school children in Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire, a country in West Africa, has 1.6 million children not learning in its formal education system. At least 237,000 of them study in local Islamic education structures not recognized by the state. The content of education from these local Islamic schools does not equip children with the skills required to succeed professionally in future, and the certificates obtained, if at all, are not recognized.

“Talibés” - an Arabic word for pupils, have experienced some form of social injustice in the Ivorian society due to the “religious-only” education they receive, which generally gives them access to only a few livelihood opportunities in the informal sector only.

To ensure that all children get access to the state-recognized education curricula and equal access to opportunities, the government of Côte d'Ivoire is working to integrate non-recognized Islamic schools or their pupils into the formal education system.

In 2017, Interpeace and its partner in the country, Indigo Côte d’Ivoire, supported the Ivorian government’s efforts by working with the National Education Ministry to conduct a Participatory Action Research (PAR) on traditional Quranic schools and the talibé children. The research, financed by UNICEF and the European Union (EU), provided important data and recommendations that influenced the Ministry’s strategic and inclusive integration approach.

Interpeace and Indigo Côte d’Ivoire have continued to bring their technical and policy-oriented support to the Ministry within the framework of the development and currently, the implementation of its national strategy on the integration of Islamic school pupils into the formal education system. This contribution will offer greater social and economic integration opportunities to these children in the future, thus allowing them to enjoy equal opportunities with other Ivoirian children. It also supports efforts by the international community to combat child labour and build lasting peace in Africa’s Sahel region, as well as, contribute significantly to SDG Goal 4 that seeks to ensure quality education for all.

Additionally, in October 2019, Interpeace organized the Peace Talks, for the second time in Africa. The PeaceTalks is a global initiative which builds on the idea that everyone can play a part in building peace. Held for the first time in West Africa, the Abidjan Peace Talks organized by Interpeace in Côte d’Ivoire was part of a three-day public event named “Youth for Peace Côte d’Ivoire. It aimed to create an inclusive platform for young Ivorians to dialogue with decision makers and amongst themselves, as young peacebuilders, and share innovative ideas that contribute to sustainable peace in the country.

“More than just an event, "Youth for Peace Côte d’Ivoire” was the symbol of young people committed to peace in Côte d'Ivoire. We don't talk enough about these young people, but their stories inspire everyone," said Mathilde Boddaert, Interpeace’s Senior Programme Manager in Côte d'Ivoire.

“Youth for Peace Côte d’Ivoirecreated an opportunity for young Ivorians to speak up against exclusion and the injustices they face in their communities, including the common stigma of youth as perpetrators of violence.

The Day of the African Child is observed in memory of a June 16th students’ uprising in Soweto, South Africa in 1976. The day celebrates the brave action of these children who marched to protest poor quality education, in defense of their right.

Photo credits: UN - Marco Dormino