Itonde Kakoma est le nouveau président d’Interpeace

Interpeace a un nouveau président depuis le lundi 2 octobre 2023.

Itonde Kakoma peut faire valoir une longue expérience dans la médiation de paix, la résolution des conflits et la diplomatie humanitaire. Après plusieurs années au Centre Carter et à la Fondation Martti Ahtisaari pour la paix (CMI), notamment comme directeur de la stratégie mondiale, il était plus récemment chef de délégation et représentant permanent de la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) auprès de l’Union africaine (UA). Il a également été fellow au Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP). Itonde Kakoma est un ressortissant américain de première génération, avec des origines d'Afrique de l'Est.

« Itonde Kakoma est un dirigeant exceptionnel, hautement qualifié », affirme le président du Conseil d’administration d’Interpeace, Amre Moussa. « Le Conseil d’administration reconnaît le besoin d’adapter la consolidation de la paix au contexte mondial de la paix et la sécurité, qui change rapidement », dit-il. « Avec l’expérience et la connaissance d’Itonde en termes de politique de consolidation de la paix et son application pratique, je suis confiant sur le fait que nous ayons un nouveau président pour l’avenir qui fera avancer Interpeace et la consolidation de la paix dans le monde ».

Le nouveau dirigeant a été choisi au terme d’un processus rigoureux de désignation de plusieurs mois, auquel plusieurs membres du Conseil d’administration ont participé, soutenus par le cabinet international Perrett Laver.

Itonde Kakoma va s’atteler à des consultations sur les adaptations à la stratégie de l’organisation « Une paix résiliente », prévue sur cinq ans jusqu’en 2025, et mener l’organisation vers son 30e anniversaire en 2024. "La vision organisationnelle et le mandat d’Interpeace sont ancrés dans l’appropriation nationale dans le but d’influencer les forums de prise de décision mondiaux. Je suis persuadé qu'ils sont de plus en plus pertinents pour relever les défis multiformes de notre monde d’aujourd’hui et pour l’avenir du rétablissement de la paix" dit Itonde Kakoma.

Interpeace est un partenaire de l’ONU, dont un représentant du secrétaire général siège à son Conseil d’administration. L’organisation a, par consequent, été active pour faire advancer les Objectifs de développement durable (ODD) et pour renforcer les liens et augmenter l’impact et l’efficacité entre les acteurs de la paix, du développement et de l’humanitaire. Itonde Kakoma va également oeuvrer au début de son mandat à des processus onusiens clés, notamment à la contribution d’Interpeace au Sommet pour le futur en 2024 et l’évaluation de l’architecture de consolidation de la paix de l’ONU en 2025.

“Nous savons qu’aucune organisation ne peut à elle seule répondre aux défis de sécurité aujourd’hui largement mondialisés et à la manière avec laquelle ils se manifestent dans les communautés locales”, affirme le nouveau president. “Les partenariats entre gouvernements et institutions sont indispensables et ils doivent pouvoir être responsables devant les populations pour lesquelles ils sont prévus. La communauté internationale de consolidation de la paix et celle, plus large, des acteurs humanitaires et du développement ont de nombreuses possibilités de collaboration”, ajoute-t-il.

Comme organisation de consolidation de la paix, Interpeace a été en première ligne pour aboutir à des lancements, un leadership et une appropriation au niveau local de processus de résolution des conflits. Itonde Kakoma prévoit déjà de se rendre dans certains des pays où l'organisation soutient les communautés locales et les gouvernements nationaux, en commençant par la Corne de l'Afrique et le Sahel. « Je suis ravi de rejoindre Interpeace qui, plus encore qu’une conviction acquise au fil des ans, a dans son identité ce principe de l’appropriation par les populations locales pour garantir des solutions efficaces aux conflits comme face aux crises humanitaires », affirme-t-il.

« Nous devons faire des engagements mondiaux à l’égard des femmes et des jeunes une réalité, en leur donnant une appropriation et un impact. Là où des femmes et des jeunes participent aux prises de décision, le résultat est de meilleure qualité pour l’ensemble de la communauté et plus solide », dit-il.

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« Interpeace a près de 30 ans d’expérience dans le soutien des communautés pour résoudre des conflits, établir la confiance et renforcer la cohésion sociale. De même que dans les efforts pour de nouvelles politiques de consolidation de la paix qui changent l’écosystème mondial”, affirme encore Itonde Kakoma. “Les récents travaux pour repenser les missions de stabilisation surmilitarisées et pour établir de nouveaux types de financements pour la paix constituent des exemples de biens communs dont je me réjouis de soutenir le lancement dans les prochaines années » , ajoute-t-il.

Les tout premiers YouthTalks du Rwanda se concentrent sur les compétences vertes pour le développement durable et la paix

Dans le but d'autonomiser, d'éduquer et d'impliquer la jeunesse rwandaise, le Partenariat pour la paix au Rwanda (RPP), une collaboration entre Interpeace, Aegis Trust et Never Again Rwanda (NAR), a organisé les tout premiers Rwanda YouthTalks, à la veille de la Journée internationale de la jeunesse, le 11 août dernier. L'événement a réuni des jeunes de tout le Rwanda pour participer et discuter du thème : « Compétences vertes pour les jeunes vers le développement durable et la paix ».

Des jeunes d'horizons divers, allant d'étudiants, d'entrepreneurs, de militants à des décideurs politiques, se sont rassemblés au Mémorial du Génocide de Kigali – Amphithéâtre. La diversité des participants a fourni un cadre idéal pour apprendre, partager des expériences et des perspectives afin de conduire à de solutions innovantes pour répondre aux préoccupations environnementales et sociales urgentes au Rwanda et dans le monde.

S’exprimant lors de l’événement en tant que représentante de la jeunesse, Larissa Umulinga a souligné que « dans un monde plein de défis, il est crucial de saisir le lien vital entre l’action climatique et la paix. Les jeunes ont un pouvoir unique de changement. Notre passion peut remodeler les politiques, favoriser un mode de vie durable et réduire les risques de conflit et de crise climatique. Nous guidons un avenir où le bien-être environnemental et la paix mondiale vont de pair ».

En tant qu'événement centré sur la jeunesse, les Rwanda YouthTalks ont présenté les histoires personnelles de cinq jeunes intervenants autour du concept de compétences vertes, dont Vania Odelice Ineza, une entrepreneure de la mode, Noel Nizeyimana, un entrepreneur vert, Florence Twambazimana, une jeune femme d'affaires, Rulinda Kwizera, une chercheuse en santé mentale et Andersonne Adolatha Uwineza, une artiste aux multiples talents. S'appuyant sur leurs expériences, ceux-ci ont partagé leur compréhension et leur utilisation des compétences vertes dans leur vie personnelle et professionnelle pour promouvoir l'action climatique, la santé mentale, l'entrepreneuriat et la paix dans leurs communautés.

À l'aide d'un format de narration, les intervenants ont approfondi l'importance de développer celles-ci chez les jeunes, encourageant leurs pairs à ne pas attendre le changement, mais à être le changement nécessaire à la durabilité du développement et de la paix au Rwanda.

Partageant son histoire sur la façon dont il a cofondé une entreprise qui transforme les déchets en engrais organiques pour révolutionner l'agriculture dans son pays, Noel Nizeyimana a mis les jeunes au défi de sortir des sentiers battus et de saisir toutes les opportunités qui les entourent, en particulier dans le secteur de la protection de l'environnement. « Dans chaque défi, il y a une opportunité. J'invite les jeunes à adopter une approche similaire. La protection de l’environnement et la transformation agricole contribuent à bâtir des communautés durables et pacifiques ».

Florence Twambazimana, une descendante des survivants du génocide qui vit dans un village de réconciliation situé dans l'est du Rwanda, a souligné l'importance de l'autonomisation économique des jeunes, qui contribue grandement à la construction d'une paix résiliente dans les communautés. « Lorsque vous vivez dans la pauvreté, votre état d’esprit est déformé. La pauvreté a des effets secondaires négatifs sur la cohésion sociale et peut entraîner davantage de conflits. Mais les opportunités économiques peuvent changer cela ». Elle a déclaré, en racontant la gestion d'une entreprise commune avec les descendants des auteurs du génocide, qu’elle considérait que les ennemis avaient contribué à établir la confiance et de bonnes relations entre eux.

Les divers intervenants ont souligné qu'en dotant les jeunes des connaissances et des outils nécessaires pour adopter des pratiques durables, le Rwanda peut favoriser une génération de citoyens responsables et proactifs qui contribuent activement à la sauvegarde de l'environnement tout en faisant progresser leurs propres opportunités.

Les Rwanda YouthTalks ont également fourni un espace permettant aux jeunes innovateurs de présenter leurs projets et initiatives durables à travers une exposition présentant divers produits respectueux de l'environnement allant de la santé, de la beauté et de la mode à la décoration. Des startups respectueuses de l'environnement aux efforts de conservation menés par les communautés, ces efforts ont montré l'immense potentiel des jeunes esprits pour provoquer des changements positifs dans leurs communautés.

Les tout premiers Rwanda YouthTalks ont œuvré comme exemple éclatant de la manière dont les jeunes peuvent jouer un rôle central dans l’établissement d’un monde plus durable et plus pacifique. En mettant l'accent sur l'importance des compétences vertes pour le développement durable et la paix, l'événement a souligné la nécessité d'une action collective, de l'innovation et d'un dialogue éclairé. La jeunesse rwandaise a montré sa capacité à inspirer et à diriger l’engagement en faveur d’un avenir plus vert et plus harmonieux pour les générations à venir.

 

Grands Lacs : le mentorat de jeunes innovateurs comme catalyseurs du changement

La région des Grands Lacs de l'Afrique a une histoire complexe marquée par des périodes de conflit, d'instabilité politique et de défis sociaux. Dans ce contexte, les jeunes possèdent un potentiel inexploité de catalyseurs de changement positif. Leur capacité à promouvoir la paix au sein de la communauté repose non seulement sur leurs qualités uniques, mais aussi sur leur détermination à participer activement à la construction d'un avenir meilleur. Reconnaître, nourrir et soutenir ce potentiel est essentiel pour construire une paix et une stabilité durables dans la région.

Interpeace, en partenariat avec le Refugee Law Project, le Centre d’alerte et de prévention des conflits (CENAP), Never Again Rwanda (NAR), Action pour la paix et la concorde (APC) et le Pole Institute, forme de jeunes innovateurs âgés de 18 à 30 ans à prendre part aux processus de gouvernance, de consolidation de la paix et de développement en Ouganda, au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC). Le programme de renforcement des capacités et de mentorat de ces personnes consiste en trois sessions en face à face et deux sessions à distance. Les jeunes innovateurs, hommes et femmes, sont sélectionnés sur la base de leur expérience et de leur engagement à lancer des initiatives positives de consolidation de la paix dans leurs communautés et dans la région au sens large. Le dispositif leur fournit les outils et les conseils nécessaires pour canaliser leur créativité et traduire des idées novatrices en projets réalisables.

Au début du mois d'août dernier, de jeunes innovateurs de la région des Grands Lacs se sont rendus à Kigali, au Rwanda, pour une session de formation au mentorat en personne. Les innovateurs ont présenté leurs idées à un groupe diversifié de parties prenantes, y compris des représentants des organisations partenaires, en vue d'obtenir des subventions pour soutenir leurs projets de plaidoyer et de cohésion sociale. Cette troisième session en face à face a aussi servi de plateforme pour transmettre des compétences vitales telles que la guérison des traumatismes, l'engagement communautaire, la sensibilité au genre et aux conflits dans la gestion de projet et la pensée critique. Ces compétences les aideront à mieux finaliser leurs initiatives et à les mettre en œuvre.

Dans la région des Grands Lacs, les problèmes de santé mentale ont largement augmenté chez les jeunes. Ils sont encore aggravés par les expériences et les circonstances particulières résultant des conflits passés et des troubles politiques actuels. Conscient de ce problème pressant, le programme de mentorat de jeunes a intégré une session spécialisée sur la santé mentale. Ndahiro Derrick Alte, un jeune innovateur rwandais encadré par NAR, a reconnu l'impact que la formation a eu sur lui : "La troisième formation en face-à-face au Rwanda a été une expérience transformatrice qui m'a donné l'occasion d'approfondir le monde compliqué des traumatismes, leurs causes et leurs effets sur les individus et les communautés. J'ai également pu acquérir des connaissances et des outils sur la meilleure façon de faciliter la guérison, à la fois pour moi-même et pour d'autres personnes qui sont sur la voie du rétablissement de la santé mentale".

La session sur la santé mentale a non seulement permis aux jeunes de mieux comprendre les traumatismes, mais elle les a également dotés d'outils et de techniques pratiques leur permettant d'offrir un soutien compatissant à ceux qui ont besoin de guérir.

"J'ai vraiment apprécié la formation à Kigali ! J'ai appris que le stress est différent du traumatisme ! Et que le stress peut nous donner un coup de fouet, alors que le traumatisme peut entraver notre développement personnel !

La thérapie est le meilleur moyen de traiter les traumatismes et de permettre aux gens de se développer malgré leurs expériences traumatisantes", a apprécié une jeune innovatrice de la RDC encadrée par le Pole Institute, Judith Balerha.

Le voyage a commencé avec la première session "face à face", où ces personnes se réunissent pour acquérir les compétences générales et techniques essentielles nécessaires à la mise en place d'initiatives de paix menées par les jeunes. La deuxième session "en personne" s'avère être un point crucial du processus. Il s'agit d'affiner le développement de l'initiative et d'élaborer des plans stratégiques pour les projets pilotes. La deuxième session d'apprentissage à distance marque une étape importante dans ce processus. Les organisations partenaires conseillent, soutiennent et affinent méticuleusement les initiatives jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à être mises en œuvre. Chaque session de mentorat s'appuie sur les progrès réalisés lors des sessions précédentes. Le programme culmine avec la troisième et dernière session de formation en face à face, qui aboutit à la validation et au financement des projets des jeunes innovateurs dans la région des Grands Lacs.

S'exprimant sur l'importance du dispositif, le responsable du programme Interpeace, Salvadore Safari Shamaba, souligne que la formation en face à face a permis aux jeunes d'échanger sur le contenu de leurs initiatives et de capitaliser leurs expériences mutuelles pour les enrichir avant qu'elles ne soient validées.

"Ces initiatives permettront aux jeunes innovateurs impliqués dans le programme régional de mobiliser les jeunes de la région et d'en faire des catalyseurs pour une paix durable dans la région des Grands Lacs. Grâce à ce financement, ces jeunes innovateurs mettront en œuvre des activités visant à renforcer la cohésion sociale et les capacités. Ils présenteront les résultats de celles-ci aux différents partenaires techniques et financiers de la région pour les pousser à promouvoir les initiatives menées par les jeunes dans la région des Grands Lacs", a déclaré M. Salvadore.

Le programme des Grands Lacs, financé par l'Union européenne et la Coopération suisse au développement, témoigne de la résilience, de l'innovation et du dévouement inébranlable des jeunes des quatre pays pour mener à bien la transformation de leurs communautés. Il s'agit d'un récit de collaboration, d'un voyage d'innovation et d'une vision réalisée grâce à l'esprit d'autonomisation des jeunes.

"Nous étions libres de présenter nos initiatives et de les défendre devant nos mentors. Après plusieurs sessions de formation, nous pouvons maintenant mettre en pratique ce que nous avons appris. Notre objectif est de promouvoir la cohésion sociale dans la région des Grands Lacs en rassemblant les jeunes autour d'initiatives", a déclaré une jeune innovatrice de la RDC parrainée par APC, Françoise Mwiriri.

Message du secrétaire général de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale de la paix, célébrant le 10e anniversaire des pourparlers de paix de Genève, 22 septembre 2023

L’« action en faveur de la paix » au cœur des 11e PeaceTalks de Genève le 21 septembre 2023

Comment œuvrer pour la paix ? Dans le monde, des dizaines de conflits provoquent pauvreté, faim, déplacements, inégalités, le tout alors que le changement climatique s’accélère. L’édition 2023 des PeaceTalks de Genève veut réfléchir sur le thème officiel des Nations Unies pour la Journée internationale de la paix,« Action en faveur de la paix : nos ambitions pour les #ObjectifsMondiaux ». C'est un appel à l'action qui reconnaît notre responsabilité individuelle et collective de favoriser la paix, qui contribue à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

Cette 11e édition des PeaceTalks aura lieu à l'occasion de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre 2023, au Palais des Nations à Genève. La rencontre coïncide cette année avec le Sommet des ODD, organisé à la moitié de la période prévue pour appliquer d’ici 2030 ces engagements. Evénement hybride, elle accueillera un public en personne et sera diffusée en direct en ligne.

À travers de courtes conférences, des intervenants issus de différents horizons apporteront leurs points de vue et expliqueront leurs actions pour la paix à travers une série de discussions inspirantes :

QuoiLes PeaceTalks de Genève 2023 sont organisés sous le thème « Actions pour la paix : notre objectif mondial » qui a été choisi par l'ONU cette année pour la Journée internationale de la paix.

A travers de courtes conférences de huit minutes, les intervenants partageront leur vision et leurs histoires de paix avec un public du monde entier. Il s'agira de la 11e édition des Geneva PeaceTalks.

Cofondé en 2013, PeaceTalks est une plateforme mondiale dédiée à la narration et au partage d'histoires inspirantes pour la paix. Exploitant le pouvoir de la narration, ils établissent un espace encourageant le dialogue, la réflexion et inspirant l’espoir. Plus d’informations et vidéos des éditions précédentes sur : www.peacetalks.net

Qui

Les PeaceTalks de Genève sont co-organisés par l'Office des Nations Unies à Genève, Interpeacela Plateforme de consolidation de la paix de Genève, en partenariat avec la mission suisse auprès de l’Office des Nations Unies et auprès des autres organisations internationales à Genève.

Cette édition est soutenue par la Confédération suisse, le Canton et la Ville de Genève, Mirabaud, l’Appel de Genève et la Fondation Hirondelle. La partie musicale par César Lopez est rendue possible grâce au Plan de promotion de la Colombie à l’étranger du ministère colombien des Affaires étrangères.

Quand

L'événement est prévu lors de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre 2023, de 16h00 à 18h00. La discussion en personne sera suivie d'une réception.

Ou

En personne : Salle XVII, Palais des Nations, Genève.

Diffusion en direct en ligne sur http://webtv.un.org.

Tous les participants en personne doivent s’être pré-inscrits en ligne via le système Indico de l’ONU https://indico.un.org/event/1001797/. Pour plus d'informations, www.peacetalks.net.

CONTACT:

Luvini Ranasinghe, Responsable de la communication chez Interpeace / ranasinghe@interpeace.org / Tel : 079 475 64 95.

Promouvoir les compétences de gouvernance des femmes de Benadir, Mogadiscio, Somalie

Malgré le conflit et l'instabilité, la Somalie a réalisé des progrès en matière de gouvernance, de démocratie et de construction de l'État. Cependant, parmi ces avancées, un aspect crucial a pris du retard : l’inclusion des femmes dans ces processus critiques. Les femmes de Benadir, dans le sud de la Somalie, progressent dans divers domaines, transformant le paysage socio-économique. Toutefois, lorsqu’il s’agit de gouvernance formelle, elles restent sous-représentées.

L' Heritage Institute for Policy Studies (HIPS), dans le cadre du programme Talo Wadaag II Talo Wadaag II, a organisé deux ateliers pour mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées les femmes résilientes de Benadir dans ces situations. Talo Wadaag est le fruit d'un effort conjoint d'Interpeace et de ses partenaires – l'Académie pour la paix et le développement (APD), le Centre de recherche sur le développement du Puntland (PDRC) et l'Heritage Institute for Policy Studies (HIPS) – au Somaliland, au Puntland et à Benadir. Son objectif est de promouvoir une consolidation de la paix et une démocratie centrées sur les citoyens en impliquant les communautés dans ces domaines critiques.

Le premier atelier, organisé le 23 février 2023, a fait appel à une série d'approches participatives. Celles-ci rassemblaient des exercices de dessin permettant aux femmes de relayer leurs expériences en matière de bonne gouvernance, des discussions de groupe interactives pour faciliter l'échange d'idées, des présentations, des activités individuelles et des discussions de groupe informelles. Ces méthodes ont impliqué les participants, leur offrant une plateforme pour exprimer leurs réflexions et partager leurs expériences, notamment concernant leur vision de la bonne gouvernance. L’atelier a permis à HIPS de recueillir des informations précieuses sur la façon dont les femmes voient leur rôle dans les processus de gouvernance et de construction de l’État en Somalie.

Le Dr Yusuf Sheikh Omar, directeur du projet Talo Wadaag 2 à l'Heritage Institute for Policy Studies, a souligné l'importance de ces indications. « Comprendre le point de vue des femmes sur la gouvernance est essentiel alors que les préparatifs des élections à Benadir sont en cours. Reconnaître l’importance de la participation des femmes est essentiel pour améliorer la gouvernance de Benadir et construire un avenir inclusif et durable pour la Somalie », a-t-il déclaré.

Relever les défis qui limitent la participation politique des femmes et intégrer leurs points de vue est indispensable pour renforcer le contrat social. Cette approche garantit que le processus de construction de l’État contribue à une société constructive, pacifique et prospère.

Le deuxième atelier, organisé le 13 juin 2023, a poursuivi les efforts de HIPS pour autonomiser les femmes de Benadir. Il les a dotés de compétences en matière de prévention des conflits, de stratégies de résolution des conflits et de moyens de promouvoir une culture de paix. Les discussions ont également porté sur le rôle de l'activisme médiatique dans la conduite du changement sociétal.

Une participante a apprécié les efforts déployés pour enseigner les compétences nécessaires au changement social. « Je quitte cette formation en me sentant responsabilisée car ils l'ont adaptée à nos besoins et intérêts. Je me sens habilitée à devenir un agent de changement pour ma communauté », a-t-elle déclaré.

L'atelier a marqué une avancée majeure dans l'autonomisation des femmes de Benadir à Mogadiscio. Il les a dotées de connaissances et de compétences essentielles, favorisant leur engagement actif dans les affaires publiques et promouvant une transformation sociétale constructive. Le programme Talo Wadaag a entamé des discussions avec les parties prenantes concernées, telles que l'administration régionale de Benadir (BRA) et le ministère de l'Intérieur, des affaires fédérales et de la réconciliation (MoIFAR). Ces discussions ont identifié des points d'entrée pour soutenir les plans pour les processus démocratiques à venir, tels que les élections de Benadir.

« Les compétences transmises aux femmes et les recommandations qu'elles ont formulées seront utilisées par le programme Talo Wadaag pour renforcer le plaidoyer global en faveur d'une participation et d'une représentation politiques accrues des femmes, en particulier à Benadir. HIPS et son partenaire Interpeace ont déjà identifié des points d'entrée pour impliquer les parties prenantes concernées et contribuer à la réflexion politique qui régira les processus politiques, comme la vision des élections à Benadir », a affirmé le Dr Yusuf.

« Les ateliers organisés par le Consortium Talo-Wadaag, dirigés par HIPS, illustrent l'engagement à contribuer à la création d'un paysage de gouvernance inclusif et équitable en Somalie. Ces initiatives autonomisent les femmes, reconnaissant leur rôle vital dans l’élaboration de l’avenir de Benadir et du pays », a souligné de son côté le responsable du programme Somali d’Interpeace, Jesse Kariuki, sur l’importance de promouvoir les compétences de gouvernance des femmes.

TALO-WADAAG 2: Participatory Research Focused on Governance and State building processes in Somalia

Empowering Women in Benadir: The Power of Active Citizenship – Talo-Wadaag 2